II. UN PARTENARIAT EN PLEINE EXPANSION

1. De solides relations économiques

Le Qatar est, après l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, le pays du Golfe où les positions françaises sont les plus fortes . L'importance des liens entre les deux pays s'explique tant par un choix stratégique des Qataris visant à diversifier leurs partenariats que par l'étroitesse des liens personnels entre dirigeants.

L'impulsion donnée au dialogue politique bilatéral remonte à la visite officielle de l'Emir à Paris en juin 1998. Un accord de concertation politique a été signé lors de la visite officielle en mars 1999 de M. Hubert Védrine, alors ministre des affaires étrangères, au Qatar. Ces dernières années, des entretiens à haut niveau entre les responsables des deux pays ont eu lieu régulièrement.

Plus récemment, d'importants accords ont été signés à l'occasion de la visite du Président de la République au mois de janvier 2008, dans les domaines du tourisme, de la jeunesse, ainsi qu'entre EDF et le ministère qatari de l'énergie en vue d'une coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables. A cette même occasion, Gaz de France a signé un accord de coopération avec Qatar Petroleum tandis que Areva T&D remportait un contrat de fourniture de 12 sous-stations de distribution d'électricité à la société publique d'eau et d'électricité Kahramaa.

Les relations économiques entre la France et le Qatar sont anciennes et solides . En termes d'investissements et d'échanges, la France figure parmi les trois premiers fournisseurs et investisseurs au Qatar.

La part de marché de la France était, hors aéronautique, de 3,6 % en 2007, soit son neuvième fournisseur, tandis que l' excédent commercial de la France a atteint 1,16 milliard d'euros en 2007, soit notre cinquième excédent commercial bilatéral .

Les exportations françaises, 1,2 milliard d'euros, ont baissé de 20 % en 2007, en raison d'un recul des ventes aéronautiques qui sont passées de 74 % du total de nos ventes au Qatar en 2006 à 51 % en 2007. Hors aéronautique, les exportations ont été en forte progression sur la même période, soit + 46 %. Cette contraction s'est poursuivie au premier semestre 2008. Les exportations ont ainsi diminué de 29 % par rapport au premier semestre 2007. Cela place le Qatar au 45 ème rang comme client de la France en 2008 , au lieu du 41 ème rang en 2007.

En revanche, les importations françaises provenant du Qatar ont doublé au premier semestre 2008. Cette hausse est due essentiellement à des achats ciblés, réalisés par les compagnies pétrolières.

Le Qatar prend donc la centième place de nos fournisseurs en 2008 , au lieu de la cent-vingtième en 2007.

Le projet Dolphin, dans lequel Total détient une part de 24,5 % dans le projet, a investi 2,5 milliards d'euros . Il assure à la France une place importante parmi les investisseurs étrangers au Qatar, à un niveau proche des Etats-Unis ( ExxonMobil ).

Le groupe Total a acquis le 9 décembre 2006 une prise de participation de 16,7 % pour un montant de l'ordre d'un milliard de dollars, aux côtés d' ExxonMobil et de Qatar Petroleum , dans le cinquième train de liquéfaction du complexe de Qatargas II. Ce contrat fait suite à l'accord de fourniture de gaz, signé en juillet 2006, entre Qatargas II et Total. Ce train de liquéfaction devait entrer en production fin 2008, début 2009. Total réalise au Qatar 15 % de sa production mondiale.

Dans le secteur aéronautique, la compagnie Qatar Airways a signé plusieurs contrats importants avec Airbus . D'importantes commandes de Boeing B777 et B787 ont été toutefois également passées récemment. Qatar Airways est devenu ainsi, avec cinq commandes fermes, un client de lancement de l'A380. En septembre 2005, pour le renouvellement de sa flotte de moyens courriers, la compagnie aérienne qatarie a choisi l'A350. L'achat de 80 appareils A350 XWB a été confirmé en juin 2007 en marge du salon aéronautique du Bourget.

Les sociétés Technip et Air Liquide sont bien implantées sur place. Un accord a été signé en juin 2007 entre EDF Trading et RasGas 2 pour l'achat de 3,4 millions de tonnes de GNL par an, via le terminal gazier de Zeebrugge (Belgique).

Le contrat de conception pour la construction du pont-digue de 43 km reliant le Qatar et le Bahreïn a été signé le 6 mai 2008 par la Qatar-Bahrain Causeway Foundation avec un consortium international mené par Vinci Constructions , associé au qatari Qatari Diar .

Enfin, un consortium conduit par Suez Mitsui , en association avec Qatar Petroleum et Qatar Electricity & Water Company , a remporté le 25 mars 2008 un contrat de 3,7 milliards de dollars pour la fourniture d'eau (250.000 m 3 /jour) et d'électricité (2600 MW) à la compagnie nationale qatarie Kahramaa .

Page mise à jour le

Partager cette page