B. UNE ANTICIPATION D'INFLATION DE + 1,2 %

Le principal aléa entourant le scénario économique pour l'année 2014 réside dans la trajectoire d'inflation . À cet égard, dans son avis précité, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a jugé que « la prévision d'une inflation de 1,2 % en moyenne sur l'année 2014 [était] manifestement élevée au vu de celle constatée depuis l'automne 2013 (0,7 % en glissement annuel) et des anticipations des chefs d'entreprise sur l'évolution de leurs prix de vente ». Le Consensus Forecast , lui, retient une hypothèse d'évolution de l'indice des prix à la consommation (IPC) de + 0,8 % en 2014 - avec une prévision minimale de + 0,6 % et une prévision maximale de + 1,1 % -, alors que l'Insee estime, dans sa note de conjoncture susmentionnée, que l'inflation resterait inférieure à 1 %. Toutefois, dans ce même document, l'Insee a noté que « l'inflation pourrait croître à nouveau notamment si les mesures annoncées par la BCE début juin permett[aient] de faire baisser l'euro » (cf. supra , encadré portant sur les décisions du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne du 5 juin 2014).

L'hypothèse d'inflation présente une importance majeure dans le pilotage des finances publiques : une évolution des prix plus faible qu'anticipé peut avoir pour conséquence d'amoindrir l'effort structurel en dépenses - comme cela a été le cas en 2013. Pour comprendre ce phénomène, il faut noter qu'il y a effort en dépenses si les dépenses en volume - donc déflatées - augmentent moins vite que la croissance potentielle. En effet, une grande partie des dépenses des administrations publiques est soumise à des règles d'évolution en valeur (dépenses relevant de la norme « zéro valeur », ou de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie) et une fraction seulement de ces dépenses évolue spontanément comme l'inflation - comme, par exemple, les achats courants ou certaines dépenses d'intervention et prestations.

En outre, il convient de préciser que les effets des règles d'indexation sur la dépense publique ne sont pas immédiats ; la revalorisation des prestations est réalisée sur une base prévisionnelle et une éventuelle erreur d'anticipation n'est corrigée que l'année suivante - à titre d'exemple, la revalorisation des prestations « famille » intervient le 1 er avril de chaque année, sur la base de la prévision d'inflation retenue à cette date.

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