II. LES RELATIONS FRANCO-ARMÉNIENNES ET LES PERSPECTIVES D'INVESTISSEMENT

Compte tenu des liens historiques entre la France et l'Arménie, dont certains sont fort anciens mais qui ont également été resserrés par la présence en France d'une communauté d'origine arménienne comptant 400.000 personnes, la France a reconnu la République d'Arménie dès 1991 et a été l'un des premiers pays à envoyer un ambassadeur à Erevan.

Le traité d'entente, d'amitié et de coopération signé le 12 mars 1993 à Paris entre les deux pays est le premier traité bilatéral conclu par la République arménienne avec un Etat occidental depuis son accession à l'indépendance.

L'Arménie souhaite s'ancrer à l'Europe et c'est avec la France qu'elle entretient le dialogue politique le plus nourri.

Mais si les relations franco-arméniennes sont marquées par de fortes affinités culturelles, elles demeurent encore très modestes sur le plan économique.

A. DE FORTES AFFINITÉS CULTURELLES

Environ près du quart des élèves arméniens étudient le français, langue qui occupe également une place importante au sein des élites.

Aussi la coopération entre les deux pays s'est elle assez rapidement développée en matière culturelle, qu'il s'agisse de l'enseignement (mise en place de filières bilingues à Erevan et Gumri) ou de l'audiovisuel (couverture de l'Arménie par les radios et télévisions francophones, RFI et CFI).

La coopération française cherche également à conforter les liens avec les disciplines scientifiques particulièrement prisées en Arménie (astrophysique, sismologie notamment). Un appui technique très important a été apporté à l'Arménie pour la préparation et la mise en oeuvre de réformes institutionnelles, législatives et administratives.

B. DES RELATIONS ÉCONOMIQUES ENCORE MODESTES

En 1995, les exportations françaises en Arménie se sont montées à 58,5 millions de F, inférieures à celles réalisées par l'Italie qui a ainsi pris la place de premier exportateur européen dans ce pays. Inversement, la France n'a importé que pour 1,4 million de F de produits arméniens.

Une aide importante a été accordée par la France en décembre 1995 dans le cadre de protocoles financiers du Trésor pour un montant de 20 millions de F de dons et de 24,5 millions de F de prêts. Elle s'est concrétisée par un don de 4.000 tonnes de céréales et un financement pour les installations aéroportuaires d'Erevan et le stockage des déchets nucléaires de la centrale de Medzamor.

L'Arménie vient de remettre en service l'un des deux réacteurs de cette centrale nucléaire qui était arrêtée depuis le séisme de 1988, une remise en état ayant été effectuée avec l'aide des russes. Pour l'Arménie, quasiment privée de ressources énergétiques, ce redémarrage était considéré comme vital. Pour bon nombre d'experts occidentaux, la sûreté de l'installation demeure insuffisante.

Aussi l'aide française n'a-t-elle pas porté sur la remise en état du réacteur mais seulement sur le traitement et le stockage des déchets.

En dehors de ces éléments, les investissements français sont pratiquement inexistants mais de grandes entreprises du secteur des communications et des travaux publics s'intéressent de près aux projets de réhabilitation ou de modernisation des infrastructures.

Conscient de l'impérieux besoin d'un apport en capitaux et en technologie, le gouvernement arménien a fait adopter le 31 juillet 1994 une loi sur les investissements étrangers. Cette loi ouvre largement l'ensemble des secteurs de l'économie aux investissements étrangers, sauf dans quelques secteurs sensibles comme l'armement.

Une agence de développement de l'entreprise et de promotion des investissements étrangers vient, en outre, d'être créée. S'agissant de la France, la COFACE accorde une garantie-investissement identique à celle en vigueur pour les autres Etats de la CEI.

Tel est le contexte dans lequel intervient l'accord sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements.

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