3. L'impossible dissociation entre la professionnalisation des armées et leurs équipements

La relative stabilité du titre III est présentée comme la traduction de la priorité donnée à la professionnalisation des armées.

Ce n'est pas uniquement le niveau des crédits du titre III qui va conditionner la réussite ou l'échec de la professionnalisation. Celle-ci doit pouvoir s'adosser également sur un titre V suffisamment pourvu.

On ne pourra, en effet, attirer dans les armées, une ressource satisfaisante, en quantité et en qualité, que si les engagés ont la perspective de mettre en œuvre des équipements modernes et performants et d'être accueillis dans des installations adaptées.

Or la mise en œuvre des équipements va se trouver sérieusement compromise par l'amputation des crédits d'équipement.

L'entretien programmé des matériels va en effet diminuer de plus de 5 % en francs constants.

Les dépenses de munitions - dont les munitions d'entraînement et d'exercice - subiront, quant à elles, une baisse de 17 %.

Quant à la modernisation des équipements , elle va inéluctablement être freinée par le rythme déclinant des commandes et des livraisons.

Les matériels neufs et performants se feront attendre, les matériels vieillissants devront être prolongés.

Enfin, la mise aux normes des casernements , indispensable à l'accueil des engagés, l'amélioration des infrastructures nécessaires à de bonnes conditions de vie et de travail, se trouveront contrariées par un amoindrissement de 8 % des ressources.

On doit constater, en outre, que sur tous ces postes, l'armée de Terre, la moins professionnalisée et qui doit donc déployer l'effort de recrutement le plus important est, en fait, la plus mal traitée ; - 15 % sur les crédits d'entretien du matériel, - 17 % sur les crédits de munitions, - 12 % sur les crédits d'infrastructure.

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