B. LES CONDITIONS DE LA DIFFUSION EN CLAIR DE FRANCE TÉLÉVISION SUR TPS

La diffusion en clair de France Télévision sur TES, c'est à dire la possibilité pour les téléspectateurs équipés d'une parabole leur permettant de recevoir les chaînes diffusées sur Eutelsat, doit être mise en place par la future loi. Seule l'intervention d'un texte législatif ou réglementaire permet en effet, en bonne sécurité juridique, que la fin de l'exclusivité n'entraîne pas pour France Télévision le versement d'indemnités.

Le coût du transport d'une chaîne par satellite correspond à 2,7 millions de francs soit 5,4 pour les deux chaînes. Ce coût pourrait être à la charge des chaînes en cas de fin de l'exclusivité.

C. ÉTAT DE LA FUSION CINQUIÈME SEPT-ARTE

Il y a entre les missions de la Cinquième et celles d'Arte, entre les programmes que chaque chaîne développe, des synergies fortes qu'il faut mettre à profit.

Un rapprochement avait été décidé, et il est en partie inscrit dans les faits, aujourd'hui. Il n'est pas question de revenir sur le fusion ce qui perturberait gravement les sociétés. Mais nous menons une réflexion sur l'organisation du secteur public, qui sera traités dans le projet de loi: il ne serait donc pas cohérent de traiter à part la question de la fusion Cinquième / SEPT-Arte.

Quelles que soient les modalités juridiques précises qui seront choisies, dans le cadre de la réflexion globale sur les structures du service public, la solution retenue pour la fusion des sociétés permettra à la fois deux antennes distinctes, et deux lignes éditoriales différentes seront maintenues, et d'établir de nombreuses passerelles entre les programmes de chaque chaîne.

D. LES POUVOIRS DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'AUDIOVISUEL

Pour répondre à votre question sur un éventuel renforcement des pouvoirs du CSA. je dois vous donner les grandes lignes du projet de loi sur l'audiovisuel. C'est en fonction de la conception que nous avons de l'évolution du secteur, de la place respective de la réglementation et de la régulation que nous déterminerons quels doivent être les pouvoirs de l autorité de régulation.

La loi doit répondre au souci de corriger trois dysfonctionnements:

1/ un fonctionnement déficient de la concurrence, que traduisent les très nombreux contentieux engagés, mais aussi la demande forte de la part des opérateurs, d'une réglementation.

2/ un marché oligopolistique, où l'intégration verticale devient de plus en plus forte alors que s'agissant de culture et de création. la notion d'indépendance est fortement revendiquée.

3/ une situation où la télévision n'est pas un secteur économique comme les autres. mais aussi un enjeu de pouvoirs.

Elle doit par ailleurs tenir compte de deux contraintes fortes:

1/ la nécessité de légiférer dans un secteur en pleine mutation technologique et économique, où ne sont stabilisés ni les rapports entre les acteurs ni les technologies.

2/ le souci de préserver un secteur extrêmement réglementé, foisonnant de dispositifs complexes de soutien à une multitude d opérateurs, qui ne peuvent être supprimés brutalement.

La loi s'organisera autour de cinq chapitres:

1: Concurrence: conditions de la concurrence entre les modes de diffusion, rapports entre les éditeurs de chaînes et les diffuseurs, entre les producteurs et les diffuseurs :définition de la production indépendante. et de la production déléguée; financement de la production; fluidité du marché des droits, rapports entre les diffuseurs eux-mêmes.

2: Concentration et pluralisme

3: Les nouveaux services: En tenant compte des réflexions internationales, la loi devra donner le cadre dans lequel se fera le développement des nouveaux services; ce cadre devra être très souple, pour favoriser et non gêner cet essor.

4: Le service public de l'audiovisuel, intérieur, et extérieur: ses missions, ses structures, l'exercice de la tutelle, les conditions de son développement.

5: Les télévisions locales. Le développement des télévisions locales ouvre un nouveau champ à l'exercice de la démocratie locale et de la vie associative. Il faut l'encourager tout en restant vigilant à conserver à France 3 sa place, et à conserver l'équilibre entre les médias.

La question de la régulation se retrouve en filigrane dans chacun de ces chapitres. Nous avons effectivement besoin d'une autorité dotée de pouvoirs renforcés. Il ne s'agit plus simplement de faire respecter les cahiers des charges et les conventions de quelques chaînes mais d'être à même de suivre l'évolution du secteur, de tenir compte des équilibres économiques, de faire une véritable régulation économique.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page