2. Dans les pays scandinaves, le développement du gaz est tributaire de l'accroissement des réseaux de transport

L'exemple finlandais

En Finlande, où l'on anticipe une croissance de la consommation d'énergie de 40 % d'ici 2025, le ministère du commerce et de l'industrie considère comme une solution optimale, dans le cadre de la réduction des émissions de gaz carbonique, une augmentation de la part du gaz naturel de 10 % à 25 % du bilan énergétique et un accroissement de la part de la production d'électricité d'origine nucléaire de 27 % à 33 %.

De tels objectifs nécessiteront que le réseau gazier finlandais, qui n'est relié actuellement qu'à la Russie, soit connecté au reste du réseau européen.

L'exemple suédois

De même, en Suède où il n'a été introduit qu'en 1985, le gaz naturel n'est distribué que sur la côte ouest du pays, entre Malmö et Göteborg 20( * ) , et ne dessert que 25 municipalités, soit une population totale d'environ 2 millions d'habitants. Aussi, sa part dans le bilan énergétique de la Suède, demeure-t-elle encore marginale (2 % de la consommation finale d'énergie primaire).

Toutefois, dans les zones desservies, le gaz naturel a vu sa consommation s'accroître fortement en dix ans, et atteindre 871 millions de m 3 en 1996 pour 55 000 abonnés. Ainsi, la part de marché du gaz dans les régions desservies se situe à un niveau comparable à la moyenne européenne, soit entre 20 et 25 %. La totalité du gaz est importée du gisement danois de Tyra par Vattenfall Naturgas, filiale de la compagnie électrique Vattenfall.

Près de 45 % du gaz consommé sont utilisés pour le chauffage urbain et la cogénération, environ 40 % dans les processus industriels et un peu plus de 15 % pour le résidentiel et le secteur des services. Le gaz est ainsi devenu la deuxième source d'énergie, juste derrière la biomasse, des sociétés de chauffage collectif des communes raccordées au réseau, en se substituant progressivement au fioul et au charbon.

Sa progression dans ce secteur dépendra à l'avenir des éventuelles extensions des infrastructures gazières existantes.

Aussi, les distributeurs orientent-ils l'essentiel de leurs efforts actuels vers l'industrie, le gaz ne couvrant que 2,5 % de ses besoins. Les transports constituent également un axe intéressant de promotion de cette source d'énergie. De fait, une flotte de plus en plus importante de bus fonctionnant au gaz naturel circule dans les agglomérations de Malmö 21( * ) , Göteborg, Stockholm et Lund, de même qu'une cinquantaine de taxis à Malmö.

La décision du Gouvernement social-démocrate d'amorcer le démantèlement du parc électronucléaire devrait, si elle est confirmée, donner un nouvel élan au développement du gaz naturel en Suède . En effet, le gaz semble à de nombreux observateurs, l'alternative la plus acceptable à l'atome, à la fois d'un point de vue écologique et économique. Si les projets d'extension du réseau à la région de Stockholm n'ont jusqu'à présent pas abouti faute d'une demande suffisante, les débits transportés pour alimenter d'éventuelles unités au gaz en remplacement des centrales nucléaires d'Oskarshamn et de Forsmark, relativiseraient la lourdeur des investissements dans de nouvelles infrastructures.

Dans cette perspective, le premier ministre suédois, M. Göran Persson, a souhaité prendre une part active aux discussions relatives à la constitution d'un réseau gazier transnational, lors de la réunion des chefs de gouvernements nordiques de Aland en avril 1997. Sous l'appellation de Nordic Gas Grid (NGG), ce réseau figure, depuis le 11 juin 1997, sur la liste des projets de Réseaux Trans-européens et fait l'objet, jusqu'en juin 1998, d'une étude de faisabilité cofinancée par l'Union européenne et sept entreprises nordiques. Cette étude devra évaluer les possibilités de connecter les réseaux norvégien danois, suédois, finlandais, russe et balte.

Cette nouvelle route gazière permettrait ainsi à la Suède de diversifier ses approvisionnements par des importations de gaz norvégien ou russe. En outre, un investissement visant à doter la Suède de son premier site de stockage de gaz naturel, développé en partenariat avec Gaz de France, est sur le point de recevoir l'autorisation du ministère de l'industrie.

Si ces projets ne sont encore qu'hypothétiques, les opérateurs semblent se préparer à un futur développement du secteur gazier en Suède. En témoigne le fait que l'allemand Ruhrgas, le norvégien Statoil, le danois Dong et le finlandais Neste, sont entrés en janvier 1998 dans le capital de Vattenfall Naturgas, en reprenant à Vattenfall sa participation dans cette société.

La Norvège exporte l'essentiel de son gaz
La Norvège est un cas à part. C'est le seul pays exportateur de gaz naturel dont la consommation gazière propre soit quasi nulle. La totalité des besoins norvégiens en électricité est, en effet, assurée par l'hydraulique. Une partie de cette électricité est exportée. Et même les centrales électriques au gaz, dont la construction est actuellement projetée en Norvège, sont destinées à exporter leur production future de courant.

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