1. L'avenir du nucléaire britannique n'est pas assuré dans un contexte concurrentiel

En 1995, 26,7 % de l'électricité produite en Grande-Bretagne était d'origine nucléaire. Néanmoins, le nucléaire britannique a rencontré, et rencontre encore, des difficultés à s'insérer dans le cadre concurrentiel du système électrique d'outre-Manche.

Ces difficultés ont amené le Gouvernement à mettre en place un ensemble d'aides constitué, d'une part, de l'obligation d'achat, par les compagnies régionales de distribution (Recs), de toute l'énergie d'origine nucléaire produite en Angleterre 25( * ) et d'une taxe sur la consommation 26( * ) visant à compenser les surcoûts de la production du nucléaire par rapport au prix du pool, d'autre part.

Cette taxe s'est élevée, de 1990 à 1996, à 10 % du prix de vente de l'électricité, pour passer à 2,2 % en novembre 1996, et doit disparaître en 1998, pour suivre les prescriptions de la Commission européenne qui l'avait qualifiée d'aide d'Etat. Les sommes levées par cette taxe ont été considérables : au début 1996, elles atteignaient en effet près de 60 milliards de francs en cumulé sur cinq ans.

La rentabilité du nucléaire britannique dans un environnement concurrentiel pose encore problème aujourd'hui, comme le montre l'annonce, le 23 décembre 1997, d'une aide gouvernementale de 36,4 milliards de francs pour combler les dettes de l'exploitant des réacteurs britanniques de première génération, Magnox Electric, dans le cadre de la fusion de ce dernier avec la compagnie chargée du cycle du combustible nucléaire, British Nuclear Fuels (BNFL).

Aussi, les prévisions font-elles état d'une diminution de la part de l'électricité produite par l'énergie nucléaire : elle tomberait à 19,1 % en 2005 et à 13,7 % en 2010.

2. Le Canada remplacera ses centrales nucléaires par des centrales au gaz et au charbon

En 1995, 17 % de l'électricité produite au Canada étaient d'origine nucléaire, l'essentiel de la production (62 %) étant d'origine hydraulique. Le reste, soit 20 % de l'électricité était produit par des centrales thermiques classiques.

Toutefois, si la production des centrales nucléaires devrait rester constante jusqu'en 2010, elle devrait ensuite diminuer graduellement au fur et à mesure que de vieilles centrales nucléaires construites dans les années 1970 en Ontario et qui totalisent une capacité de 4,4 GW, seront mises hors service. En 2020, la production d'électricité d'origine nucléaire ne représentera que 10 % de l'ensemble de la production.

Le nucléaire est le seul combustible qui devrait enregistrer une baisse, à la fois en importance et dans la production d'énergie, du fait du remplacement de centrales nucléaires vétustes en Ontario par de nouvelles centrales au gaz et au charbon. L'hydroélectricité devrait rester la source principale d'électricité, même si sa part relative dans la production totale devrait diminuer légèrement pour passer à 57 % en 2020. Le gaz naturel devrait quant à lui progresser de 3 % à 10 % de la production d'électricité, soit la même proportion que le nucléaire. Enfin, la production d'électricité par des installations fonctionnant au charbon devrait connaître un nouvel essor au cours de la décennie 2010, en raison de la mise en service de nouvelles centrales dans les Provinces Maritimes, en Ontario et dans les Prairies.

Le Canada compte sur la progression de l'efficacité énergétique et les initiatives de maîtrise de la consommation pour diminuer la croissance des émissions de gaz à effet de serre. Ces mesures devraient se traduire par la réduction de ces émissions de 38 millions de tonnes en 2000 et 108 millions de tonnes en 2020. Toutefois, les experts du ministère des ressources naturelles estiment qu'il est très peu probable que le Canada atteigne l'objectif de stabilisation des émissions fixés pour l'an 2000 sans l'adoption de nouvelles réglementations contraignantes.

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