3. La sixième directive de coordination de la taxe sur la valeur ajoutée

Peu de publicité est également donnée à la situation dans laquelle se trouve la France à l'égard de l'application des règles de TVA aux sociétés autoroutières. Car, si la Commission n'a rien demandé à notre pays quant à la pratique de l'adossement, elle a, en revanche, bel et bien engagé une procédure d'infraction à son encontre sur le respect du droit commun de la TVA.

En effet, les sociétés d'autoroutes françaises ne sont pas assujetties à la TVA, ce qui constitue un cas unique en Europe. Les péages ne sont pas soumis à la TVA. En contrepartie, les sociétés ne peuvent récupérer la TVA sur leurs investissements (construction et entretien).

L'enjeu budgétaire est important pour l'Etat, car ce non-assujettissement provoque une rémanence à la charge des sociétés de l'ordre de 2 milliards de francs 59( * ) . Ceci explique le peu d'empressement des gouvernements successifs à appliquer la directive.

Mais, outre son caractère incompatible avec les règles européennes, cette pratique de la TVA est économiquement absurde, car elle conduit les sociétés d'autoroutes à emprunter pour payer cet impôt, qui est ainsi remboursé par le péage sur la durée des concessions, alors qu'il ne s'agit pas d'un investissement.

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