3. Un dispositif de portée limitée

L'ensemble du dispositif proposé est calibré pour des sinistres relativement mineurs. Le fonds de garantie des dépôts serait en effet doté de 10 milliards de francs en régime de croisière, les fonds " titres " et " caution " de 200 à 300 millions de francs chacun, et le fonds " assurance " de 1,5 milliard de francs.

On peut se demander si ces systèmes ne viennent pas trop tard. Ils sont en effet conçus pour faire face à des types de sinistres qui ont déjà eu lieu comme celui du Crédit maritime (100 millions de francs), de la Compagnie du BTP (800 millions de francs) ou du Crédit martiniquais (730 millions de francs). S'agissant des assurances ou des cautions, les sinistres envisagés (Europavie, Mutua-équipement) sont du même ordre de grandeur. Or, deux évolutions importantes se produisent actuellement.

La première est la quasi-disparition des petits établissements. Le nouveau système n'aurait probablement rien pu faire face au sinistre du Crédit Lyonnais (130 milliards de francs).

La seconde, la plus importante, est une conséquence de l'Euro : l'entrée en vigueur de celui-ci a immédiatement créé un marché interbancaire européen ainsi que l'a confirmé M. Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France, à votre commission. Une crise systémique de paiement, avec effet de dominos, se produirait désormais au niveau de l'Euro-11. Des voix s'élèvent donc pour donner au système européen de banques centrales une compétence explicite de prêteur en dernier ressort pour le traitement des crises de liquidité, compétence qu'il n'a pas aujourd'hui 8( * ) .

Enfin, votre commission doit constater que l'essentiel du fonctionnement concret du dispositif est laissé au pouvoir réglementaire. Elle ne peut donc s'engager sur le point de savoir si les mécanismes prévus fonctionneront convenablement.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page