3. Le traitement du problème spécifique du Crédit foncier de France

a) Une transformation imposée par la loi

Un régime transitoire est prévu pour les sociétés ayant déjà une activité de crédit foncier, le Crédit foncier de France et le Crédit foncier et communal d'Alsace et de Lorraine. Ces sociétés auront six mois à compter de la date de publication de la loi, pour transférer à une filiale ad hoc, ayant le statut de société de crédit foncier, les passifs privilégiés et les actifs correspondants.

Les textes en vigueur relatifs aux sociétés de crédit foncier sont abrogés. Ainsi, les statuts du Crédit foncier de France sont adaptés : avec le renforcement du rôle de la commission bancaire, les dispositions spécifiques instaurant un contrôle étroit -mais totalement inefficace- des pouvoirs publics sur l'établissement (désignation du gouverneur et des sous-gouverneurs par décret, droit de veto du gouverneur sur les délibérations du conseil d'administration et de l'assemblée générale, tutelle du ministre des finances..) sont supprimées. Il en est de même des dispositions concernant le Crédit foncier et communal d'Alsace et de Lorraine.

Enfin, les dispositions concernant le marché hypothécaire et la caisse de refinancement hypothécaire (CRH) sont adaptées.

b) Des dispositions législatives préparatoires à la cession du Crédit foncier de France

Les nouvelles dispositions relatives aux sociétés de crédit foncier devraient favoriser le redressement du Crédit foncier de France et valoriser son savoir-faire technique.

La restructuration financière du Crédit foncier devrait se faire en deux étapes : tout d'abord, le transfert dans une filiale spécialisée de l'activité de crédit hypothécaire, puis la recapitalisation de l'établissement.

La filiale contrôlée à 100% par le Crédit foncier devrait accueillir environ 233 milliards de francs d'obligations et les actifs qui leur sont rattachés. Le bilan de la maison-mère sera ainsi ramené à environ 52 milliards de francs.

Le montant de la recapitalisation revenant à l'État ne devrait pas dépasser 2 milliards de francs, d'autant que l'exercice 1998 s'est soldé par un redressement de l'établissement (bénéfice net de 1,23 milliard de francs, auquel s'ajoute une plus-value de 1 milliard de francs extériorisée lors de la fusion de deux filiales). Le ratio de solvabilité est passé de 3,4 % à 6,1 %, tout en restant inférieur aux 8 % qui est la norme requise par les directives européennes. Cette recapitalisation devrait toutefois être réalisée sur les ressources des fonds d'épargne gérés par la Caisse des dépôts et consignations et non sur le budget de l'État.

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