Un investissement international

Un comité d'experts regroupant MM. d'Escatha, Dautray, Charpak et Détraz a été constitué par le ministère de la Recherche afin d'approfondir des coopérations internationales dans le domaine de l'énergie, et en particulier avec l'Italie ou l'Espagne pour la transmutation.

En réalité, l'Italie pourrait être un partenaire immédiatement disponible pour la France, au contraire de l'Espagne déjà engagée

Selon certaines informations, le gouvernement espagnol est en effet partie prenante dans une collaboration - exclusive en première analyse - avec M. Rubbia. Pour autant, pour M. Détraz, l'Espagne n'a pas la maîtrise scientifique et technologique suffisante pour construire une telle installation. Un revirement de l'Espagne par abandon du projet Rubbia serait possible si une initiative de grande ampleur était prise conjointement par la France et l'Italie.

Quels intervenants pour la France ?

Ainsi qu'il l'a indiqué aux membres de l'Office le 4 février 1998, M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie souhaite donner une mission au CEA, qui, selon lui, n'en a plus. Une de ses missions pourrait être la recherche et le développement sur les énergies, à l'exception de celles relatives aux combustibles fossiles.

La débureaucratisation de la recherche que M. Allègre appelle de ses voeux et l'action concrète de la direction générale de la recherche et de la technologie autour du COSRAC laissent penser qu'une coopération institutionnalisée entre le CNRS et le CEA pourrait être mise sur pied pour le démonstrateur de réacteur hybride.

L'attitude prudente des Etats-Unis oui à la spallation, non à un réacteur hybride

Les réacteurs hybrides ont des adeptes aux Etats-Unis comme en Europe. Le laboratoire national de Los Alamos et la société General Atomics ont essayé un temps de populariser le concept d'un réacteur sous-critique à haute température commandé par un accélérateur via une source de neutrons. Un projet assez détaillé avait même été élaboré en coopération avec le ministère russe de l'énergie nucléaire (Minatom).

Le Vice-président Al Gore a récemment annoncé le financement d'une nouvelle source de neutrons faisant appel au phénomène de spallation 66( * ) . Une somme de 157 millions de dollars a été inscrite au budget pour 1998-1999. Parmi les cibles utilisées, figurerait le tungsten.

Cette source de neutrons aura pour vocation la physique fondamentale et en aucun cas l'étude préliminaire d'un réacteur hybride. Le CEA a récemment proposé au DOE une collaboration pour réaliser un réacteur hybride. La réponse a été négative.