IV. LES SYNERGIES INDISPENSABLES AVEC LES AUTRES BAILLEURS DE FONDS

Même s'il est indispensable d'enrayer la décrue de l'aide au développement, on ne peut guère espérer, à horizon rapproché, une augmentation substantielle des dotations dans ce domaine. Il convient dès lors d'optimiser les moyens existants. Une première voie, on l'a vu, repose sur une rationalisation des méthodes d'action. La seconde vise à mieux coordonner l'action des différents acteurs du développement. Cet effort ne saurait se limiter aux seules interventions de l'Etat. Il doit prendre en compte plusieurs évolutions fondamentales : l'essor d'une coopération non étatique animée par les collectivités territoriales et les organisations non gouvernementales (ONG) ; le rôle essentiel du secteur privé ; la part croissante prise par le volet multilatéral de l'aide au développement.

Les risques de dilution et d'éparpillement des actions apparaissent sans doute aujourd'hui comme l'une des faiblesses majeures de la politique de développement. Une meilleure articulation des différentes interventions représente dès lors une priorité. Outre une efficacité améliorée de l'ensemble de l'aide, notre pays peut aussi attendre du renforcement de la coordination un effet multiplicateur des orientations qu'il entend privilégier et des moyens qu'il souhaite y consacrer.

A. L'IMPORTANCE CROISSANTE DES ACTEURS NON GOUVERNEMENTAUX DONT LE POTENTIEL DEMEURE ENCORE MAL EXPLOITÉ

La multiplication des acteurs non gouvernementaux, collectivités territoriales et associations pour l'essentiel, apparaît comme l'une des mutations les plus marquantes de la politique de coopération. La réforme a permis de donner une voix à ces nouveaux intervenants avec la mise en place du statut du Haut Conseil de la coopération internationale. Toutefois, le cadre d'une harmonisation aujourd'hui indispensable, manque encore.

1. Le Haut Conseil de la coopération internationale : une réponse au besoin de visibilité des partenaires de la société civile.

Autorité indépendante, rattachée au premier ministre, le Haut Conseil de la coopération internationale se compose de soixante membres représentant la société civile et en particulier, les organisations ayant pour activité principale la solidarité internationale.

Cette nouvelle instance s'est vue assigner trois missions principales :

- il émet et formule des recommandations sur les politiques bilatérales et multilatérales de la France, ainsi que sur l'action des opérateurs privés en matière de coopération internationale ;

- il propose toute mesure de nature à faciliter les échanges sur les diverses actions publiques et services de coopération ;

- il remet chaque année un rapport , rendu public.

Depuis sa création, le Haut Conseil de la coopération internationale a su affirmer sa position dans notre dispositif institutionnel. Il a notamment produit en 2000 quatre avis 7 ( * ) . Il est certainement trop tôt pour apprécier la portée de l'activité du Haut Conseil sur la politique de coopération. Il constitue en tout cas un lieu utile d'échanges et de réflexion et répond au besoin de visibilité d'une société civile dont le rôle n'a cessé de s'affirmer.

* 7 « Sur la coopération avec la Russie au regard des événements de Tchétchénie » (13 mars 2000), « Sur la coopération et la présidence française de l'Union européenne » (18 avril 2000), « Pour que la coopération internationale soit une priorité forte de la présidence française de l'Union européenne » (26 juin 2000) ; « Pour une position française lors du sommet du millénaire » (29 août 2000) ; sur « gestion, prévention de crises et coopération (23 novembre 2000).

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