B. DES RÉSULTATS PROBANTS

1. Face au choc concurrentiel : une triple stratégie

Comme l'a rappelé le Président de France Télécom, M. Michel Bon, lors de son audition devant la Commission des Affaires économiques et le groupe d'étude « Poste et télécommunications » le 30 janvier dernier, face au choc concurrentiel programmé par les directives européennes, la stratégie de l'entreprise, à compter de 1996, a reposé sur trois principaux axes :

- une baisse des prix et une amélioration de l'offre de services sur la téléphonie fixe, de nature à en développer les usages et à compenser ainsi la baisse prévisible du chiffre d'affaires ;

- le développement des nouveaux usages : téléphonie mobile, connexions à Internet et échange de données pour les entreprises ;

- un fort développement international offrant des opportunités sur les marchés nouvellement libéralisés en Europe.

Le défi de la concurrence était d'une ampleur considérable pour l'entreprise, puisque, en 1996, plus des 2/3 de son chiffre d'affaires étaient issus de la téléphonie fixe en France, segment sur le point d'être sorti de son monopole. La libéralisation annoncée impliquait forcément une baisse de parts de marché et, compte-tenu des stratégies tarifaires prévisibles des nouveaux entrants, un rétrécissement des marges suite à une probable guerre sur les prix.

Misant sur le développement des nouveaux services de télécommunications, le Président de France Télécom avait déjà eu l'occasion, lors d'une précédente audition par la Commission des Affaires économiques en 1996, de résumer sa stratégie ainsi : une inversion du couple marges/volume, consistant à faire « grossir le gâteau » que l'entreprise serait, en France, contrainte de partager.

Force est de constater que la mise en oeuvre de cette stratégie, servie par un fort développement du marché, a donné des résultats satisfaisants.

- Sur la téléphonie fixe, la baisse des prix (le prix d'une minute de communication interurbaine ayant été divisé jusqu'à 10 fois en 5 ans selon les options tarifaires) a permis le développement du volume de trafic, au moins dans un premier temps ;

- Les nouveaux usages se sont fortement développés : téléphonie mobile (37 millions d'abonnés en décembre 2001 contre 1 million environ en 1996) ; Internet (un tiers des foyers raccordés en France en 2001, contre une diffusion encore confidentielle en 1996) ; développement du marché du transfert de données pour les entreprises.

Au total, France Télécom a réalisé en France, malgré l'ouverture à la concurrence, un chiffre d'affaires en 2001 supérieur à celui de 1996.

- Enfin, l'internationalisation de l'opérateur a été très rapide : 36 % du chiffre d'affaires du groupe sont réalisés hors de France en 2001 (soit 8,7 milliards d'euros) contre 2 % en 1995, soit une multiplication par 18 en six ans .

France Télécom est aujourd'hui au huitième rang mondial.

CLASSEMENT AU 31/12/2000 DES DIX PREMIERS OPÉRATEURS
DE TÉLÉCOMMUNICATIONS

Chiffre d'affaires
(en milliards de dollars)

Effectifs

NTT (Japon)

103

215 200

AT&T (Etats-Unis)

66

165 600

Verizon (Etats-Unis)

65

260 000

SBC (Etats-Unis)

51

220 000

Worldcom (Etats-Unis)

39

59 000

China Telecom (Chine)

38

nd

Deutsche telekom (Allemagne)

38

167 000

France Telecom (France)

31

174 000

BT (Royaume-Uni)

30

137 000

Telecom Italia (Italie)

27

114 000

Source : IDATE

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