3. Un statut désormais protégé et encadré par le droit européen

Désormais, le statut du juge français ne relève plus du seul Etat national, mais dépend également des normes internationales.

Une charte européenne sur le statut du juge a en effet été élaborée en juillet 1998, elle prévoit que ce statut tend « à assurer la compétence, l'indépendance et l'impartialité que toute personne attend légitimement des juridictions et de chacun et chacune des juges auxquels est confiée la protection [des] droits ».

Elle énonce une série de principes généraux relatifs au recrutement, à la formation initiale, aux règles de nomination et au droit de constituer des organisations professionnelles.

Comme l'a souligné M. Jean-Paul Collomp, inspecteur général des services judiciaires : « pratiquement tous les magistrats en possèdent un exemplaire et le consultent régulièrement. Cette charte constitue un repère ».

En outre, le statut et le rôle des professionnels de la justice ont été abordés dans le cadre d'une réflexion récente sur l'efficacité de la justice menée par un comité d'experts du Conseil de l'Europe (réuni à Bayonne du 27 février au 1 er mars 2002). Les axes de travail dégagés devraient permettre au Conseil de l'Europe de préparer « un projet d'instrument permettant l'évaluation du fonctionnement de la justice » 50( * ) .

En moins d'un demi-siècle, le magistrat français est donc devenu à la fois acteur de la construction européenne , promoteur du droit international , bénéficiaire mais parfois aussi victime de cette internationalisation du droit . Cette évolution l'a donc conduit, souvent de bon gré, parfois à reculons, à s'extraire des schémas traditionnels.

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