E. UN ENSEMBLE MULTIRÉGIONAL SUSCEPTIBLE DE PROFITER DE SA PROXIMITÉ DE LA DORSALE EUROPÉENNE

Avec 5 % du PIB et 3 % de la population de l'Union européenne, l'Ile-de-France se place au premier rang des 196 régions de l'Union devant la Lombardie et le Grand Londres.

Le PIB de la seule Ile-de-France est l'équivalent de deux fois celui de l'Autriche et de près de quatre fois celui du Portugal (Source : Eurostat, 1999).

Le Bassin parisien n'est pas un espace frontalier, à la différence de beaucoup de régions françaises (9 sur 22). Seule la région Champagne-Ardenne, qui en fait partie, se situe à la frontière de la Belgique, sur une fenêtre étroite face à l'Ardenne belge. Toutefois, le Bassin parisien constitue un espace ouvert sur l'Europe et occupe une position de transition entre les régions très peuplées du nord-ouest européen et l'Europe des moindres densités.

Les premières réflexions et décisions de l'Union européenne en ce qui concerne l'aménagement du territoire européen, le SDEC notamment, placent à juste titre le Bassin Parisien dans une « Aire métropolitaine de l'Europe du Nord-Ouest », au même titre que le Royaume-Uni et le Bassin de Londres, la Belgique et Bruxelles, le Randstadt hollandais, le Luxembourg ou encore le nord de la Rhénanie.

Replacés dans un contexte européen, Paris et la plus grande partie du Bassin parisien se trouvent à plus courte ou égale distance de Londres, de Bruxelles, d'Anvers, de Sarrebruck ou même de Rotterdam, de Cologne et de Bâle, que de Lyon ou de Bordeaux.

Le Bassin parisien possède une qualité rare et qui n'est partagée par aucune des régions européennes voisines, à la fois privilège et enjeu. Paris, la plus importante agglomération d'Europe avec Londres, se situe dans un bassin de peuplement aux densités relativement faibles, très loin des fortes concentrations du nord-ouest de l'Europe, dans un espace riche de ses milieux naturels, de ses systèmes agricoles et de son patrimoine historique et culturel. Il n'est pas encore totalement saturé par l'urbanisation.

Au nord du Bassin, les densités de population des régions européennes les plus proches se situent au-dessus de 300 habitants par km², à de très rares exceptions près. C'est le cas de toutes les régions qui entourent le Grand Londres (au-dessus de 400 hab./km²), de la Flandre (425), des Pays-Bas (439), de Nordrhein-Westfalen (502). En France même, le Nord-Pas-de-Calais qui relève du même type de peuplement affiche une moyenne de 320 hab./km². A contrario, le Bassin Parisien fait figure de zone relativement peu peuplée, si l'on excepte l'Ile-de-France (densité moyenne de 890). Les densités de population sont de 141 en Haute-Normandie, 79 en Basse-Normandie, 93 en Picardie et surtout 53 en Champagne-Ardenne et 61 dans la Région Centre. En outre, de vastes réserves d'espace non urbanisé existent dans toutes ces régions de la périphérie du Bassin parisien, constituant à la fois une richesse, une potentialité et une tentation.

Le cadre de vie du bassin parisien offre ainsi une qualité paysagère qui devient un luxe et un atout, au temps de l'urbanisation et d'une économie de loisirs de masse...

Le pôle parisien a bénéficié, de façon beaucoup plus immédiate et beaucoup plus massive que les autres métropoles françaises, de son inscription dans un espace européen de plus en plus intégré et dans un espace mondial de plus en plus ouvert. La capitale doit conserver, voire renforcer sa position sur la scène internationale, dans les secteurs financiers, décisionnels et du tertiaire supérieur.

Dans le même temps, si rapporté à l'ensemble du territoire français le poids démographique relatif de Paris (cerné dans les limites de l'Ile-de-France) a connu une stabilisation depuis le milieu des années 1970, en revanche son poids économique, ses capacités à innover, à entreprendre, à sélectionner personnes et activités, à accumuler diversité et richesses semblent être restés très grands. Au sein même du Bassin parisien, la capitale et la région Ile-de-France reproduisent le modèle centre - périphérie vis-à-vis des territoires qui les bordent.

En somme, la dichotomie Paris-Province, principe majeur de différenciation du territoire national, n'a été que très modérément contrariée par la montée cependant remarquable des plus grandes capitales régionales.

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