B. L'INVESTISSEMENT « INDIVISIBLE » ET LA DIFFUSION DU RISQUE

C'est probablement ici que les avantages des zinzins sont les plus évidents , étant donné que la mise en commun de ressources financières et la diversification visant à réduire le risque sont les deux caractéristiques fondamentales des investisseurs institutionnels.

Du point de vue des investisseurs ou épargnants individuels, l'intermédiation institutionnelle réduit ce qu'on peut appeler les coûts de participation (Allen and Santomero, 1997) , c'est-à-dire les coûts d'entrée dans le marché : à savoir, acquérir la connaissance nécessaire, rester informé sur les tendances économiques et les résultats des entreprises, analyser chacun des secteurs et les zones géographiques etc. Ceci est d'autant plus vrai avec la complexité croissante des marchés, innovations financières et d'autres facteurs.

L'intermédiation institutionnelle réduit aussi les coûts de transaction en général . Pour les ménages individuels, surtout ceux aux moyens financiers modestes, les prix d'entrée sur les marchés financiers sont souvent prohibitifs. Acheter des parts dans des fonds de placement ou épargner dans un fond de pension permet de réduire ces coûts.

Enfin, l'intermédiation institutionnelle permet de réduire le risque en le diversifiant : en achetant une part d'un fonds d'investissement, un particulier peu fortuné accède pour la même somme à un investissement plus diversifié que s'il avait été en direct sur le marché. En ce sens les investisseurs institutionnels démocratisent la diversification du risque .

Pour les demandeurs principaux de financement (les entreprises et l'administration publique) cette concentration des capitaux a aussi des avantages : elle réduit les coûts de négociation grâce à un interlocuteur unique.

C. LE TRANSFERT DES RESSOURCES ÉCONOMIQUES AU SENS INTER-TEMPOREL, SECTORIEL OU GÉOGRAPHIQUE

La raison d'être des fonds de pension, on le sait, est de transférer des ressources financières au sens inter-temporel, c'est à dire, gérer l'épargne actuelle afin de fournir des moyens pour financer la retraite. L'assurance-vie, et jusqu'à un certain degré les fonds d'investissement, peuvent servir le même but. Par leur connaissance de la démographie de leur encours géré, et donc des encours d'épargne des années à venir, les investisseurs institutionnels ont une connaissance fine des horizons temporels des flux d'épargne.

En ce qui concerne le transfert inter-sectoriel , l'influence du comportement des investisseurs institutionnels est évidemment devenue plus importante. Ce qu'on peut dire, au niveau théorique, c'est que les investisseurs institutionnels ont la capacité d'élargir l'accès au financement pour des secteurs variés de l'économie comparés aux investisseurs individuels . Les fonds de pension ont tendance à détenir plus de titres à long terme que les particuliers et avec des rendements plus incertains que les ménages, et donc ils acceptent théoriquement de financer des secteurs à besoin d'investissement d'infrastructures rentables à long terme . De cette façon la croissance des fonds de pension offre plus de capitaux à long terme aux secteurs demandeurs de l'économie que ce qui résulterait directement des ménages. On verra toutefois dans la section 2.3 que ce point est controversé.

Au niveau des transferts géographiques des capitaux , il convient de souligner le rôle des zinzins dans les flux internationaux d'investissement. Les portefeuilles des investisseurs institutionnels sont de plus en plus diversifiés géographiquement . En fait, les flux internationaux d'investissement de portefeuille gérés par les zinzins ont largement remplacé les flux bancaires qui prévalaient dans les années 1970. Ceci a permis de compenser les déséquilibres persistants entre épargne et investissement entre zones géographiques (notamment les Etats-Unis et Japon).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page