a) Un objectif ambitieux de maîtrise des dépenses publiques

Il y a deux manières d'améliorer le solde structurel : par la hausse des prélèvements obligatoires, ou par la réduction des dépenses publiques (en niveau absolu, ou par rapport au PIB).

La logique de la politique économique suivie par le Gouvernement conduit à rejeter les hausses de prélèvements obligatoires ce qui, compte tenu du niveau qu'ils atteignent, est parfaitement justifié. La voie d'une augmentation des prélèvements obligatoires pour résorber les déficits est donc écartée.

L'axe central de la politique du Gouvernement réside donc dans un important effort de maîtrise de l'évolution de la dépense publique. L'évolution de la dépense publique, en tant que composante de la demande, a déjà été présentée dans le chapitre II. Rappelons, pour mémoire, que l'évolution des dépenses publiques serait limitée à 1 % par an, en volume, de 2005 à 2008 (on prolonge à l'année 2008 la tendance valable pour 2005-2007). Les dépenses de l'Etat seraient stabilisées en volume. La progression des dépenses d'assurance-maladie serait contenue à 2,25 % par an. Les dépenses des collectivités locales progresseraient de 1,8 % chaque année.

Tenir cet objectif de dépenses représenterait une importante inflexion par rapport à la tendance passée des finances publiques .


Évolution des dépenses publiques


(taux de croissance en volume)

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2,9

1,6

0,9

0,8

1,2

1,1

1,1

 

1990-1996

1996-2003

2004-2008

2,5

2,6

1

Les projections réalisées par l'OFCE sont fondées sur une hypothèse de suppression de 10 000 postes de fonctionnaires de l'Etat chaque année , et de diminution du nombre d'emplois aidés dans le secteur non marchand (- 46 000 en 2005, - 9000 en 2006, - 6000 les années suivantes). Pourtant, en dépit de ces suppressions d'effectifs, tenir l'objectif de dépenses publiques indiqué par le Gouvernement, impliquerait, d'après les calculs de l'OFCE, une baisse du pouvoir d'achat du salaire individuel des agents des administrations publiques.

Il paraît difficile de faire accepter par les agents publics une baisse de leur pouvoir d'achat d'ici 2008. Il n'est pas à exclure qu'une période de rigueur salariale soit suivie d'une phase de rattrapage, qui ferait repartir à la hausse le rythme de progression des dépenses publiques

La solution alternative consisterait à opter pour une diminution plus prononcée du nombre de fonctionnaires, en ne remplaçant par exemple qu'un départ sur deux en retraite, ce qui permettrait de diminuer de 30 000 chaque année le nombre de postes budgétaires, et de dégager quelques marges de manoeuvre pour une politique salariale plus dynamique.

En matière de dépenses d'assurance maladie , l'inflexion attendue du rythme d'évolution des dépenses ne se produira pas en l'absence de réformes structurelles. Le Gouvernement a décidé de consacrer l'année qui vient à une vaste entreprise de réflexion et de concertation avant d'engager cette réforme à l'automne 2004.

Tenir cet objectif de dépenses exigera un constant effort de rigueur de la part du Gouvernement. En effet, comme le montre l'expérience passée des programmes de stabilité notifiés par la France à la Commission européenne, si les programmes de stabilité français s'engagent traditionnellement à respecter une norme de progression des dépenses publiques, des écarts importants entre les engagements pris et les variations effectives des dépenses sont régulièrement observés. Depuis 1999, les dépenses publiques ont toujours progressé plus vite qu'annoncé dans les programmes de stabilité.

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