AVANT-PROPOS

M. Jean-Pierre DOOR, député du Loiret, Rapporteur

Monsieur le Ministre, mes chers collègues, mon Général, Messieurs les Directeurs généraux, Mesdames et Messieurs, je suis heureux de vous accueillir au nom de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques pour cette matinée consacrée au risque épidémique.

Je constate, par votre présence, qu'aucun d'entre vous n'a été touché par l'épidémie grippale actuelle. Le but de cette réunion est de vous associer au travail engagé avec Madame Marie-Christine BLANDIN à la demande de la Commission des affaires culturelles, sociales et familiales de l'Assemblée nationale.

Le rapport qui nous est demandé a pour objet d'évaluer l'importance et la nature du risque épidémique sur notre territoire, ainsi que la qualité des outils dont notre pays est doté. Ce sujet constitue un problème majeur de santé publique à l'échelon de la planète car les maladies infectieuses sont responsables d'un tiers des décès aujourd'hui. De tout temps, les maladies infectieuses ont représenté la première cause de mortalité. Dans les années 1800 la variole, la scarlatine, la rougeole, la diphtérie étaient des maladies si familières qu'elles étaient considérées comme caractéristiques de l'enfance. Les épidémies de choléra et de paludisme étaient légion, le typhus et la typhoïde menaçaient les pauvres, la tuberculose aussi bien les riches que les pauvres. Au début du XIX e siècle, les années dépourvues d'épidémie d'envergure, le taux de mortalité était quatre fois supérieur à celui d'aujourd'hui. La science a cru un temps pouvoir maîtriser les maladies infectieuses pour répondre à cette menace, PASTEUR et FLEMING en sont des exemples.

Depuis les années 1980, avec l'apparition de l'épidémie du Sida, l'opinion publique a compris que le risque épidémique demeurait un enjeu majeur de santé publique qui s'est aggravé avec l'apparition de nouveaux risques liés aux modes de vie modernes. Le volume des flux touristiques intercontinentaux par voie aérienne constitue par exemple un facteur indéniable de dissémination de maladies épidémiques telles que les multiples atteintes virales contagieuses - répertoriées ou non - telles le SRAS, la grippe aviaire, les fièvres hémorragiques susceptibles d'entraîner des pathologies graves, voire mortelles de façon massive. Le bioterrorisme constitue aussi un risque majeur avec comme vecteurs possibles la variole, la peste, le charbon ou encore le botulisme, dont nous devons nous préoccuper en anticipant des actions dont il est difficile de cerner ou d'appréhender les formes. La prise de conscience du caractère majeur du risque épidémique et l'absolue nécessité d'anticiper la survenue de dangers qui ne sont qu'imparfaitement connus sont récentes. Les conséquences que nous devons en tirer en matière d'organisation du système sont difficiles à percevoir, mais elles sont importantes. Certains responsables de l'OMS ont récemment déclaré que le risque d'une épidémie mondiale n'a jamais été aussi grand qu'actuellement. Toutes les conditions sont réunies, déclare le Docteur STOR, à propos du virus H5N1. Cela sans oublier le retour d'infections telles la tuberculose ou la syphilis dans certains quartiers et métropoles.

Toute la difficulté du travail auquel il vous est demandé de participer, réside dans le fait de nous donner l'information nécessaire à une application intelligente du principe de précaution et des mesures de prévention évitant de recourir à la crécelle des lépreux ou à la quarantaine du Moyen Âge. C'est pour cela que nous sommes à votre écoute, vous qui assumez au quotidien d'importantes responsabilités en ce domaine. Dans la logique de travail qui préside aux Offices parlementaires, nous commençons par auditionner à Paris les principaux acteurs, nous visitons des sites, laboratoires, centres de recherche. Aujourd'hui, cette audition est ouverte à l'ensemble des parlementaires et à la presse, elle achève notre information et permettra, avec la participation de Madame Marie-Christine BLANDIN, la présentation d'un rapport le 10 mai prochain où seront intégrées les observations issues des débats de cette matinée.

Je souhaite dire à Monsieur le Ministre qu'au travers des nombreuses auditions réalisées, nous avons pu mesurer le fait que de nombreuses actions ont été conduites et que notre système est certainement l'un des plus performants au monde. Nous voulons l'améliorer et allons nécessairement mettre l'accent sur ce que nous pourrions encore faire, sans perdre de vue la qualité et les efforts produits depuis plusieurs années.

Je vous remercie de votre présence ce matin, Monsieur le Ministre, mes chers amis et collègues, et laisse la parole à Madame Marie-Christine BLANDIN.

Mme Marie-Christine BLANDIN, sénatrice du Nord, Rapporteur

Monsieur le Ministre, mes chers collègues, Monsieur le Général, Messieurs les Directeurs généraux, Mesdames et Messieurs, je suis à mon tour heureuse de vous accueillir au nom de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques pour cette matinée de travail consacrée au risque épidémique.

Je tiens à insister sur le fait que nous souhaitons recevoir ce matin tous les messages que vous avez à coeur de communiquer au Parlement, que ce soit à l'échelon central ou venant du terrain, afin que nous les intégrions à notre rapport qui sera présenté, comme l'a signalé Monsieur Jean-Pierre DOOR, dans deux mois devant l'Office parlementaire.

Le risque épidémique constitue un champ d'investigation très intéressant par sa globalité. A travers les personnalités réunies ce matin, vous constatez une forte présence des pouvoirs publics - je remercie tout particulièrement Monsieur le Ministre de sa présence parmi nous -, mais également des chercheurs nombreux autour de cette table, des responsables de sécurité, de l'OMS car la dimension internationale est fondamentale, de la santé animale indissociable de la santé humaine. Nous avons découvert que les microbes, parasites et virus sont les compagnons de route de l'histoire de l'humanité et essaierons de faire en sorte qu'ils ne soient pas des compagnons trop gênants.

L'approche parlementaire présente l'intérêt de faire la synthèse de toutes ces approches, et ce n'est pas chose aisée, nous nous y emploierons et je vous remercie tous d'avoir bien voulu nous éclairer.

Je laisse la parole à Monsieur le Ministre.

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