2. Un partage des méthodes et du renseignement

Au delà d'une meilleure connaissance des moyens budgétaires consacrés à l'AEM, une réflexion commune sur les méthodes de travail est indispensable pour améliorer la synergie entre les administrations et mieux définir le rôle de chacune d'entre elle. Il s'agit de déterminer notamment l'intérêt d'une présence prolongée en mer par rapport à des interventions plus ponctuelles, les zones prioritaires de surveillance ou encore le recours aux nouvelles technologies et aux contrôles à terre.

Cette réflexion sur les méthodes implique un meilleur partage des informations et du renseignement , souvent à l'origine des opérations en mer. Dans les préfectures maritimes, les cellules de renseignement sont des structures nouvelles qu'il convient de développer afin de mieux mêler la culture de renseignement des douanes à celle des Armées et en y intégrant celle des services de police. Il est encore difficile pour les Armées d'isoler la part strictement militaire des informations recueillies tandis que la coopération avec les services du ministère de l'intérieur reste embryonnaire. Celle-ci est pourtant déterminante pour ce qui concerne la gestion de l'interface portuaire.

A l'échelon déconcentré, il est souhaitable de donner au Préfet maritime la possibilité de définir des objectifs et des méthodes , de dépasser la coordination opérationnelle et la coexistence des administrations pour la fixation d'objectifs à plus long terme dans les domaines où les missions sont partagées, comme dans celui du contrôle des pêches où la France n'obtient pas les meilleurs résultats.

3. Renforcer l'interface terre/mer

La protection des installations portuaires face aux trafics ou au risque terroriste est une des préoccupations importantes dans la sécurisation de la chaîne du transport maritime. La compétence territoriale des préfets maritimes ne s'étend pas aux bassins portuaires qui sont placés en zone de police ou de gendarmerie selon leur statut.

La gendarmerie nationale ne maintient qu'un faible nombre d'unités nautiques, mouvement compensé par la montée en puissance de la gendarmerie maritime dans les approches.

Face à ce déficit, l'état-major de la marine réfléchit à l'implantation de brigades de gendarmerie maritime dans les ports sous responsabilité préfectorale. S'il est vrai que cette lacune doit être comblée, la sûreté des bassins portuaires ne doit pas constituer un nouvel exemple de fonctionnement « au coup par coup », en fonction de l'administration disponible ou volontaire pour remplir une mission, qui serait source à la fois d'une complexité accrue et d'éventuels conflits de compétence .

Le problème de l'interface terre-mer rend nécessaire une coordination accrue avec la gendarmerie mais aussi avec les moyens de la sécurité civile intervenant pour le sauvetage. Comme cela a été indiqué à vos rapporteurs, les moyens mis sur zone par la sécurité civile en cas d'accident ne sont pas toujours connus du préfet maritime . Dans ce dernier cas, ce sont davantage les procédures d'information qui sont en cause et qui nécessitent d'améliorer les échanges entre les administrations compétentes à terre et en mer.

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