b) Mieux exploiter les possibilités psychologiques de réconciliation et de recomposition familiale

Lors de son audition par la délégation dans le cadre d'une table ronde, le docteur Stéphane Clerget, pédopsychiatre, a évoqué l'augmentation du nombre de consultations de psychologues ou psychiatres préalables à la séparation, qui donnent aux conjoints les moyens de mieux gérer cette situation et les conduisent, parfois, à la réconciliation.

Sans pour autant soumettre systématiquement les séparations à une prise en charge psychologique, il apparaît fondamental de combattre la conflictualité excessive des relations au sein de certains couples et « l'ascension aux extrêmes » qui se manifeste à l'occasion d'un trop grand nombre de ruptures. Les interventions du législateur pour pacifier le divorce et sanctionner fermement les violences conjugales constituent autant d'appels à la sérénité : leur mise en oeuvre concrète ne peut que favoriser la stabilité « choisie » au sein des couples.

En ce qui concerne les recompositions familiales, M. Stéphane Clerget a indiqué à la délégation que, plus que les hommes, certaines femmes sacrifiaient leurs possibilités de vivre une nouvelle relation, en préférant se consacrer à leurs enfants. Or, selon lui, il serait plutôt sain pour l'enfant de constater que ses parents peuvent s'inscrire à nouveau dans une histoire d'amour épanouissante.

c) Traiter différemment les séparations imposées par la violence du conjoint

Il n'existe à l'heure actuelle pas de statistiques précises sur les familles monoparentales comprenant des femmes ayant été victimes de violences psychologiques ou physiques et sur la proportion de séparations consécutives à des violences conjugales .

Les associations de femmes victimes de violences ont indiqué à la délégation que les ordres de grandeur généralement retenus étaient certainement sous-estimés, en se référant à l'enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF), qui permet de prendre conscience de l'ampleur d'un phénomène concernant au moins une femme sur dix.

La violence envers les femmes ayant trop longtemps été minorée, il apparaît nécessaire de renforcer la prise en compte civile et pénale de ce phénomène qui, à l'heure actuelle, s'accompagne d'une méconnaissance ou d'une sous-estimation statistique. En particulier, il serait intéressant de parvenir à identifier les cas de violences conjugales à l'occasion des divorces.

Les violences au sein des couples ne provoquent pas seulement des traumatismes irréparables à l'égard des victimes et de leurs enfants ; elles s'accompagnent bien souvent d'un préjudice financier et économique au détriment de mères qui, avant tout soucieuses de se protéger des agressions, en viennent à garder le silence sur les violences qu'elles ont subi et à ne pas faire valoir leurs droits.

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