3. La volonté d'accès à l'emploi des parents isolés et ses obstacles

Comme la délégation l'a perçu au cours de ses travaux et comme les données statistiques le confirment, les parents isolés, et tout particulièrement les mères, souhaitent généralement concilier et cumuler leur vie familiale avec une vie professionnelle active.

En même temps, le rapport « Plus de droits et plus de devoirs pour les bénéficiaires de minima sociaux d'insertion » , remis au Premier ministre le 15 décembre 2005 par MM. Michel Mercier et Henri de Raincourt, a constaté que le système des minima sociaux « est inéquitable à l'égard des travailleurs à bas salaires pour lesquels la reprise d'un emploi s'accompagne souvent d'une perte d'avantages connexes (exonérations de taxe d'habitation, de redevance audiovisuelle, gratuité des transports, bénéfice de la couverture maladie universelle complémentaire, etc.) et de dépenses supplémentaires (transports, garde des enfants) » .

a) La volonté d'insertion ou de réinsertion professionnelle des mères isolées

Deux données manifestent la volonté des parents isolés d'accéder à l'emploi.

(1) Le taux de chômage des mères isolées est deux fois plus élevé que la moyenne

Mme Hélène Paris, directrice des statistiques, études et recherches à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), a indiqué, lors de son audition par la délégation, que plus de la moitié des allocataires de l'API ne recherchait pas d'emploi, en estimant que l'accès au marché du travail supposait, au préalable, l'identification d'une solution de garde des enfants.

Cependant, les mères isolées sont plus souvent présentes sur le marché du travail que celles qui vivent en couple (environ 80 % contre 74 %). Néanmoins, plus nombreuses à se présenter sur le marché du travail, elles sont deux fois plus fréquemment au chômage que les mères en couple. Au total, la proportion des mères de famille monoparentale occupant un emploi est similaire à celle les mères qui vivent en couple : 68 %.

En revanche, comme le fait observer la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), les pères de famille monoparentale sont plus souvent inactifs que leurs homologues en couple, avec une influence du nombre d'enfants sur leur taux d'activité et d'emploi. Ainsi, parmi les pères âgés de 35 à 49 ans et ayant des enfants de moins de 25 ans, 92 % des pères en couple avec un seul enfant sont actifs, et 93 % de ceux qui ont deux enfants ou plus. Pour les pères à la tête d'une famille monoparentale, cette proportion s'établit à 89 % avec un seul enfant, et à 84 % avec deux enfants ou plus. Enfin, ils travaillent un peu plus fréquemment à temps partiel que les hommes en couple.

Être parent de famille monoparentale semble atténuer les « effets de genre », la nécessité d'apporter un revenu se combinant à celle de prendre en charge les enfants , sans répartition possible des rôles entre conjoints. Les hommes et les femmes parents de famille monoparentale ont en conséquence des comportements d'activité plus similaires que les hommes et les femmes vivant en couple.

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