B. LA POSSIBILITÉ D'UNE RÉTRACTATION DE L'ÉCONOMIE MONDIALE

Que l'on déplore ou non la façon dont elle s'opère, la croissance du commerce international est depuis un demi-siècle un des moteurs de l'économie mondiale.

A l'horizon 2020-2030, la question peut se poser de savoir si la raréfaction d'une énergie souple, disponible et bon marché, jointe au coût croissant des catastrophes, donc des assurances, ne va pas aboutir à une rétractation de l'économie mondiale.

Il existe beaucoup d'incertitudes sur ce point, mais deux interrogations majeures doivent être mentionnées. Elles concernent principalement le rôle et la configuration du transport et le bouclage économique et financier de l'économie mondiale.

1. Le rôle et la configuration du transport

C'est toute la chaîne du transport du commerce international qui sera affectée par l'augmentation du prix du pétrole : aérien, maritime, routier.

Le renchérissement du transport international direct, de port à port ou d'aéroport à aéroport sera naturellement affecté par la hausse du prix du pétrole.

Mais il ne le sera qu'en proportion du rapport entre la valeur des objets transportés et le prix de ce transport. Si le pourcentage de ce prix est marginal dans la valeur des objets, il est peu probable que la hausse du prix joue un rôle limitatif. On a cité, dans la première partie de ce rapport, l'exemple d'un produit textile dont le prix de transport international est de l'ordre de 2 centimes d'euro.

Un doublement du prix du pétrole ne remettrait pas en cause les flux commerciaux qui se sont établis, dans ce secteur, entre la Chine et le reste du monde.

Il ne remettrait en cause non plus le transport aérien de disques de microélectronique et encore moins le transfert de données informatiques entre les filiales mondiales d'une entreprise.

A l'opposé d'autres secteurs, comme les produits intéressant le tourisme, l'agriculture ou la pêche, seront beaucoup plus affectés.

Mais plus que les transports internationaux, ce seront les transports dérivés qui pourraient souffrir d'un accroissement des prix du pétrole. Et ceci dans deux domaines :

- les transports routiers, à chacun des bouts de la chaîne logistique du commerce international,

- les transports multiples permettant de profiter des différences mondiales ou continentales des coûts de facteurs de production dont une illustration a déjà été donnée : celle des crevettes pêchées en Mer du Nord pour être décortiquées au Maroc et revendues sur le marché européen.

Dans ces deux derniers cas, ce sont les mécanismes de base d'une économie mondiale fondée sur la souplesse, les différences de coût de facteurs de production et le fonctionnement en flux tendus qui seront atteints.

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