b) Le risque d'être moins bien pris en considération

La mission a été frappée de constater que l'ensemble des décideurs et experts auditionnés confirmaient spontanément l'importance de disposer en France de centres de décision économiques, qu'il s'agisse de centres principaux, c'est-à-dire les sièges centraux d'entreprises, ou de centres secondaires de groupes internationaux.

Certes, il n'apparaît nullement que la présence d'un centre décisionnel soit une condition sine qua non pour qu'une entreprise décide d'y développer des activités . En témoigne l'exemple de Toyota dont le siège européen est situé à Bruxelles et qui a pourtant retenu le site français de Valenciennes plutôt qu'un site belge concurrent pour y implanter en 1999, sa première usine en Europe continentale.

Le site français correspondait en effet mieux aux critères de choix appliqués pour cet investissement par la holding japonaise, parmi lesquels figuraient notamment la préférence pour un grand pays, en particulier pour des raisons d'image 102 ( * ) .

A l'instar de Toyota, les choix stratégiques de localisation ou de développement des groupes investisseurs reposent principalement sur l'application de critères objectifs tenant à la situation géographique du site, aux marchés et aux compétences auxquels il donne accès, ainsi bien sûr qu'aux coûts de production.

La seule prise en compte de cette grille de critères objectifs pourrait dès lors apparaître en contradiction avec l'idée que la localisation du centre d'où sont prises les décisions, exerce une influence sur leur contenu.

En théorie, le fait que les décisions soient prises de Paris, de Londres ou de Tokyo serait en effet sans influence sur les calculs d'optimisation économique et ils ne pourraient qu'aboutir aux mêmes conclusions lorsqu'il s'agit par exemple de développer ou d'arrêter un site de production ou un type d'activité.

Ce serait toutefois sans compter sur le fait que lorsque plusieurs solutions présentent un intérêt globalement équivalent, il demeure une réelle marge de subjectivité pour arrêter les choix. Or, il apparaît que ces derniers se font souvent au détriment des sites les plus éloignés des préoccupations des décideurs. Par leur situation périphérique, ces territoires peuvent en effet être moins bien défendus, moins bien connus et moins bien compris.

* 102 Quant au site allemand un temps envisagé, il a été écarté pour des raisons de coût de la main-d'oeuvre.

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