b) Un handicap en voie de résorption ?

On ne peut que se féliciter que se soit accélérée ces dernières années la prise de conscience du handicap structurel que constitue pour la France la relative anémie de son tissu de PME.

En une vingtaine d'années, le discours centré sur l'encouragement à la seule création d'entreprise ou l'embauche d'un premier salarié a ainsi évolué vers un appel à la croissance de nos entreprises petites et moyennes. Plusieurs facteurs de blocages ont été identifiés, touchant à l'environnement administratif, réglementaire et juridique, ainsi qu'aux questions de financement. Ils ont notamment conduit à l'engagement d'une politique volontariste par le gouvernement à travers les lois sur l'initiative économique 234 ( * ) et en faveur des petites et moyennes entreprises 235 ( * ) .

Par rapport à l'émergence d'entreprises capables de constituer de véritables centres de décision autonomes et compétitifs dans la mondialisation, la mission commune d'information estime en particulier qu'il est essentiel de poursuivre la politique de soutien aux « gazelles », c'est-à-dire aux entreprises moyennes, à forte croissance, qui sont susceptibles d'atteindre rapidement une « taille critique » 236 ( * ) . Cette priorité apparaît d'autant plus justifiée qu'un rapport de l'OCDE indique que 10 % des entreprises à forte croissance et de plus de 100 salariés seraient responsables de 54 % des créations d'emplois dans les pays membres.

Dans le cadre de cette politique, un potentiel important semble exister au niveau de l'essaimage des grands groupes. Il arrive en effet souvent que tout ou partie de la filiale se développe plus rapidement en volant de ses propres ailes, en particulier lorsqu'elle possède une technologie innovante ou qu'elle constitue une activité relativement périphérique par rapport au coeur du métier de leur groupe d'appartenance. C'est ce que le président de La mission commune d'information a pu constater lors qu'il a visité, avec la commission des finances l'entreprise Souriau dans la Sarthe .

* 234 Loi n° 2003-721 du 1er août 2003 pour l'initiative économique.

* 235 Loi n° 2005-812 relative aux petites et moyennes entreprises.

* 236 Rappelons que la « taille » des entreprises varie en fonction de leur nature. Il ne s'agit pas d'un concept comptable, mais bien de la taille à partir de laquelle il est possible de financer le développement (embauche de spécialistes, recherche, achat de licences ...) et d'acquérir des parts de marché significatives face aux géants d'un secteur.

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