2. Élargir le champ des vaccinateurs

Aux côtés des médecins généralistes et des pédiatres, d'autres professionnels de santé concourent à la mise en oeuvre de la politique vaccinale. Leur rôle est toutefois encore marginal et mériterait d'être renforcé afin d'améliorer le taux de vaccination des personnes qui ne consultent pas régulièrement.

a) L'intervention légitime des infirmiers et des sages-femmes

L'intervention des infirmiers et des sages-femmes se justifie tout particulièrement en matière de vaccination. Les infirmiers sont d'ailleurs autorisés à y procéder sur délégation et prescription médicales, même si cette possibilité est rarement utilisée.

Afin de faciliter les vaccinations des jeunes mères, le droit de prescrire et d'administrer les vaccins contre la rubéole, le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite, la coqueluche, l'hépatite B et la grippe a été octroyé aux sages-femmes par l'arrêté du 22 mars 2005. Dans le cadre de l'exercice de leurs compétences, elles peuvent également pratiquer chez les nouveau-nés les injections BCG et contre l'hépatite B.

Cette autorisation, en utilisant le contact privilégié des sages-femmes avec les mères et les nourrissons pour mettre en oeuvre la politique vaccinale, va dans le bon sens. Son application est cependant trop récente pour juger de son efficacité et il semblerait que les vaccinations après accouchement restent encore théoriques. Il est pourtant indispensable que les maternités soient mobilisées sur cette question.

b) La voie trop peu utilisée de la médecine scolaire et du travail

Pour sensibiliser les adolescents et les adultes à la vaccination et procéder aux injections nécessaires , il convient également de réfléchir au rôle qui pourrait être celui des médecins scolaires et des médecins du travail auprès d'individus qui, lorsqu'ils sont en bonne santé, ne rencontrent que rarement leur médecin traitant. Or, c'est précisément pour ces personnes que les taux de vaccination ne sont pas satisfaisants.

A l'heure actuelle, il est regrettable de constater que les médecins scolaires ne font plus partie des vaccinateurs depuis l'arrêt de la campagne de vaccination contre l'hépatite B en 1998. Ils sont désormais cantonnés à un rôle de conseil, alors que l'on sait que la visite médicale constitue souvent un contact privilégié avec les jeunes. Les médecins du travail vaccinent quant à eux rarement et limitent leurs interventions aux vaccins professionnels (leptospirose, rage, hépatites A et B, grippe).

L'Opeps est convaincu qu' une meilleure association de ces professionnels à la mise en oeuvre de la politique vaccinale est souhaitable . Les pratiques de nos voisins européens, où les taux de vaccination sont élevés, méritent à cet égard d'être étudiées. Ainsi, en Belgique, les médecins sont responsables des vaccinations pour une tranche d'âge définie (médecin de la protection maternelle et infantile jusqu'à trois ans, scolaire jusqu'à dix-huit ans et enfin généraliste pour les adultes), ce qui assure un suivi optimal de chaque individu et responsabilise les professionnels de santé.

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