V. L'EXEMPLE ÉTRANGER

Si la comparaison de notre organisation avec celle des pays étrangers est intéressante, les principes qui régissent les sépultures, le mode de financement et les attentes des populations sont trop différents pour que le simple constat du rapport « dépense/nombre de corps » soit pertinent à lui seul. Il doit tout de même être relevé que le coût d'entretien annuel d'une tombe par la France est de l'ordre de 8 euros quand le Commonwealth y consacre 31 euros .

A. LA COMMISSION DES SÉPULTURES MILITAIRES DU COMMONWEALTH

La « Commonwealth War Graves Commission » (C.W.G.C) Commission a été établie par Charte Royale en 1917. Sa tâche consiste à entretenir les sépultures des membres des forces du Commonwealth tués pendant les deux guerres mondiales, de construire des monuments à la mémoire de ceux qui n'ont pas de sépulture connue et de garder les registres, y compris la liste des victimes de guerre civiles depuis la deuxième guerre mondiale.

Cimetière militaire de Karasouli (Grèce)

Le travail fut établi sur des principes qui demeurent inchangés : la commémoration individuelle par nom sur une stèle ou un monument, la permanence des stèles et monuments ; l'uniformité des stèles et l'absence totale de la distinction entre les morts, quel que soit leur grade militaire, leur rang social, leur race ou leur religion.

Les stèles sont en pierre calcaire blanche et chaque cimetière possède la « Croix du sacrifice », fixée sur une base octogonale et portant sur sa flèche une épée en bronze. Dans les plus grands cimetières, est édifiée la Pierre du Souvenir, portant l'inscription « Leur Nom vivra à Jamais ».

Près de 1.700.000 hommes et femmes des forces du Commonwealth sont morts pendant les deux guerres mondiales. Plus de 900.000 ont pu être identifiés. Il y a des sépultures militaires dans environ 147 pays ; la plupart se trouvent dans les 2.500 cimetières de la Commission et carrés militaires mais également dans de nombreux cimetières communaux. La Commission emploie 1.224 personnes dont la plupart sont des jardiniers et des ouvriers qualifiés et elle possède des bureaux dans un certain nombre de pays.

Les dépenses nécessaires pour effectuer cette tâche sont partagées par les gouvernements associés au prorata du nombre de leurs sépultures tandis que d'autres pays du Commonwealth apportent leur contribution en supportant le coût d'entretien dans leurs propres pays.

La Commission est chargée de la commémoration de 574.970 membres des forces du Commonwealth morts en France et de l'entretien de 12.954 tombes militaires d'autres nationalités. Elles sont localisées dans 2.909 cimetières dont presque la moitié sont des cimetières et carrés militaires aménagés par la Commission. 22 monuments entretenus directement par la Commission commémorent ceux qui n'ont pas de tombe connue.

Il existe enfin des tombes très dispersées sur les lieux mêmes où moururent certains combattants (équipages d'avions, groupes victimes d'une attaque surprise...).

En effet, le refus des exhumations des restes mortels des combattants constitue un principe fondamental, auquel il n'est dérogé qu'en cas de réelle nécessité publique ou lors de l'inhumation, à la demande expresse des familles, sur le lieu même du décès avant la fin de la guerre.

Aux termes d'accords réciproques, la Commission entretient 7.112 sépultures militaires françaises des deux guerres localisées dans les pays étrangers où elle intervient tandis que les autorités locales françaises entretiennent 6.999 sépultures militaires du Commonwealth dans des cimetières en France.

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