C. UNE ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE QUI DOIT ÊTRE RENFORCÉE

Si une réflexion institutionnelle sur la zone dense est devenue indispensable, c'est aussi parce que, sur le plan du dynamisme économique, la région Île-de-France est maintenant distancée par le Grand Londres et talonnée par la Catalogne. Comme le souligne une étude 12 ( * ) de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, « l'Île-de-France doit renforcer sa position dans la compétition que se livrent les métropoles européennes pour attirer les quartiers généraux et centres de décision des entreprises internationales » et cela passe, en particulier, par la promotion des quartiers d'affaires dont celui de La Défense.

1. Un besoin de coordination pour promouvoir le développement économique

Le rôle de Paris dans l'économie nationale fait que son rayonnement est un enjeu pour l'ensemble du territoire et non seulement pour la région. Pierre Mirabaud, le délégué interministériel à l'aménagement et à la compétitivité du territoire, considère ainsi qu' il est de l'intérêt national que Paris soit très fort en Europe pour pouvoir « tirer le territoire national ». Compte tenu du fait que les territoires du Bassin parisien ont maintenant tendance à s'imbriquer les uns dans les autres, il considère qu'il faut aussi réfléchir au niveau du Bassin parisien lui-même dans un contexte marqué par une expansion aux franges de la région Île-de-France.

Dans le cadre de la préparation du SDRIF, la CCIP a été amenée à identifier les territoires économiques majeurs de l'agglomération et ce travail d'analyses confirme les travaux de la DIACT puisqu'ils aboutissent à considérer que ces territoires ne s'inscrivent plus dans les périmètres des circonscriptions administratives existantes. Le territoire d'accueil des quartiers généraux s'étend, par exemple, de la place de l'Opéra à La Défense ce qui justifie d'envisager une stratégie globale d'accueil des investissements d'autant plus que des pôles secondaires se développent autour de Roissy et de Plaine Commune.

Le polycentrisme du « Paris économique » constitue pour une part un motif de satisfaction puisqu'il résulte des efforts déployés pour rééquilibrer le développement sur ce territoire. Pour autant, outre que des déséquilibres forts persistent entre l'Ouest et l'Est, une autre difficulté tient à ce que tous les niveaux d'administration locale (communes, communautés d'agglomération, conseil général, conseil régional) ont aujourd'hui tendance à s'occuper de développement économique. Le département des Hauts-de-Seine a ainsi ses propres bureaux de représentation au Japon et en Chine ce qui peut poser des questions sur l'efficacité d'une telle démarche individuelle. Un département de petite couronne a-t-il une renommée suffisante pour espérer exister par lui-même à l'autre bout du monde ? Ce type de démarche ne risque-t-il pas d'affaiblir les forces de l'agglomération parisienne en dispersant les moyens et les énergies ?

Au final, il apparaît évident que la multiplication des structures constitue à la fois un facteur d'accroissement de la dépense publique et un facteur d'inefficacité. Imaginons, par exemple, une entreprise extra-européenne qui voudrait installer son quartier général à Paris. L'absence d'interlocuteur unique pour l'aider à choisir son lieu d'implantation ainsi que la concurrence qui peut exister entre les lieux d'accueil peut même être à l'origine d'une confusion qui est susceptible de bénéficier à une autre capitale européenne mieux organisée.

Les milieux économiques de la capitale, à l'image de la CCIP, sont conscients de ces difficultés et appellent de leurs voeux une organisation plus cohérente de la promotion de la capitale et de l'accueil des investissements étrangers. Ils considèrent également qu'il convient d'adopter une vision globale de la compétitivité et qu'il est urgent d'agir sur l'ensemble des faiblesses de l'agglomération.

Dans ces conditions, Pierre Simon, le Président de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), déclare souhaitable une évolution de la fiscalité sur les entreprises qui pourrait prendre la forme d'une taxe professionnelle unique, même s'il fait remarquer que la fiscalité n'intervient qu'en 7 ème position dans les critères qu'examinent les entreprises pour décider de leur implantation (loin derrière la qualité du personnel, les infrastructures et l'immobilier d'entreprise...). Il observe que l'attractivité de la capitale repose sur sa capacité à favoriser la cohésion territoriale. La construction de logements est donc une question cruciale qu'il faut pouvoir régler en lien avec les questions de transport, notamment pour favoriser le raccourcissement des déplacements domicile/travail. Ce souci est également partagé par Pierre Mirabaud, le délégué interministériel à l'aménagement et à la compétitivité du territoire (DIACT), qui s'inquiète de l'augmentation du coût de la vie en remarquant qu'elle force des familles à se délocaliser par rapport à leurs lieux de travail. Il estime que ce phénomène pourrait, à terme, pénaliser le développement économique de l'agglomération.

L'émergence d'un fort besoin de coordination ainsi que la nécessité de lier les projets de développement économique et de cohésion sociale constituent un puissant argument en faveur de la création d'une nouvelle collectivité qui recevrait des compétences limitées ayant trait, en particulier, au développement économique et au logement afin de favoriser un développement plus harmonieux de l'agglomération.

* 12 « Paris - La Défense, moteur d'attractivité internationale de l'Île-de-France », CCIP, mars 2007.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page