2. Un processus désormais en ordre de marche

a) Le soutien officiel du Président de la République

Le projet né au sein de l'IEHCA a franchi une étape décisive, puisqu'après des démarches de sensibilisation à ce combat engagées auprès des ministères, il a été relayé par les pouvoirs publics, condition nécessaire pour présenter un dossier de candidature auprès de l'UNESCO.

Ce processus a été couronné par la déclaration du Président de la République, M. Nicolas Sarkozy, à l'occasion de l'inauguration du Salon de l'Agriculture le 23 février 2008 : celui-ci a en effet apporté son soutien à ce projet, souhaitant que « la France soit le premier pays à déposer, dès 2009, une candidature auprès de l'UNESCO pour permettre la reconnaissance de notre patrimoine gastronomique au patrimoine mondial. »

Cet engagement au sommet de l'État, décisif pour la conduite de la démarche, a servi d'accélérateur au dossier.

b) La constitution de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires

La Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, officiellement créée en février 2008 et présidée par M. Jean-Robert Pitte, géographe et ancien président de la Sorbonne, est désormais chargée de préparer le dossier de candidature pour l'inscription du patrimoine culinaire français sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l'humanité.


• Si l'objectif est que la Mission soit, à terme, autonome, celle-ci bénéficie, dans sa phase de constitution et afin de lui apporter les moyens de commencer à fonctionner, d'un accompagnement des pouvoirs publics. Votre rapporteur estime en effet que cet engagement de l'Etat est fondamental, au départ, pour donner une caution à l'action de la Mission .

Cet appui s'est concrétisé par :

- la réunion, à plusieurs reprises depuis le mois de février, d'un comité interministériel , auxquels participent le ministère de l'agriculture et de la pêche, le ministère de la culture et de la communication, le ministère en charge du tourisme, le ministère de la recherche et de l'enseignement supérieur et enfin le ministère des affaires étrangères et européennes ;

- la mise à disposition de la Mission, par le ministère en charge de l'agriculture, d'un haut fonctionnaire chargé d'une mission temporaire d'accompagnement ; le ministère en charge de l'enseignement supérieur a proposé, en outre, de placer auprès de la Mission un universitaire en décharge de service, dans le cadre d'une convention avec l'IEHCA ;

- le recrutement, par convention, d'une personne en contrat à durée déterminée ;

- la mise à disposition de locaux, d'un secrétariat et d'outils logistiques, dans le cadre du futur office France-Agrimer.

Il faut souligner que le ministère de la culture sera chargé de l'instruction du dossier de candidature , avant son dépôt à l'UNESCO : il se place donc en position de retrait dans l'accompagnement de la Mission, afin ne pas être « juge et partie ».


La Mission doit désormais engager quatre chantiers :

- réunir des financements , par la recherche de partenariats extérieurs, par exemple auprès de représentants de l'interprofession, des chambres d'agriculture, des collectivités territoriales... ; à cet égard, il apparaît que les régions, déjà sollicitées par l'IEHCA au moment du lancement du projet, pourraient apporter un appui à la Mission, notamment pour réaliser l'inventaire du patrimoine culinaire, en actualisant le travail déjà réalisé il y a quelques années par l'ancien Conseil national des arts culinaires ; notons que la Mission a évalué son budget à un million d'euros ;

- définir le champ précis de la candidature ; l'IEHCA doit rester sur ce volet un appui universitaire essentiel, compte tenu des recherches qu'il a déjà entreprises depuis 2002 sur les questions liées au patrimoine alimentaire ;

- élaborer un « plan de gestion » visant à assurer la préservation du patrimoine concerné ; c'est pourquoi la Mission a, selon ses représentants, vocation à être pérennisée, afin d'accompagner la mise en oeuvre de ce plan à long terme ;

- mettre en oeuvre, enfin, un plan de communication , afin de répondre à l'un des critères requis par l'UNESCO, à savoir la participation la plus large de la communauté concernée.

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