b) Des performances françaises mitigées

Si l'on prend en compte les 100 meilleures universités de chaque classement, la France est 6 ème du classement de Shanghai par pays, et 10 ème du classement anglais par pays . Il faut néanmoins observer que ce résultat est en commune mesure avec le rang économique de la France.

Toutefois, on peut noter l'absence d'universités françaises avant la 39 ème place du classement de Shanghai. La performance dans le classement du Times Higher est moins bonne, avec seulement 2 établissements parmi les 100 premiers et aucune université, puisqu'il s'agit de deux grandes écoles.

Les établissements français obtenant les meilleurs résultats sont toutefois assez largement les mêmes dans les deux classements :

LA PLACE DES ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS
DANS LES DEUX PRINCIPAUX CLASSEMENTS INTERNATIONAUX

Rang
France

Classement de Shanghai des 500 meilleures universités mondiales

Classement THE-QS des 200 meilleures universités mondiales

1

Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) (39) 54 ( * )

École Normale Supérieure (Paris) (26)

2

Université Paris XI (52)

École Polytechnique (28)

3

École Normale Supérieure (Paris) (83)

Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) (132)

4

Université Louis Pasteur (Strasbourg I) (99)

École Normale Supérieure (Lyon) (157)

5

Université Paris VII (102-150)

Université Louis Pasteur (Strasbourg I) (184)

6

Université Grenoble I (151-202)

7

Université Paris V (151-202)

8

École Polytechnique (203-304)

9

Université Lyon I (203-304)

10

Université Aix-Marseille II (203-304)

11

Université Montpellier II (203-304)

12

Université Toulouse III (203-304)

13

École Nationale Supérieure des Mines de Paris (305-402)

14

École supérieure de Physique Chimie industrielles (305-402)

15

Université Aix Marseille I (305-402)

16

Université Bordeaux I (305-402)

17

Université Nancy I (305-402)

18

Université Paris IX (305-402)

19

École Normale Supérieure (Lyon) (403-510)

20

Université Bordeaux II (403-510)

21

Université Lille I (403-510)

22

Université Nice (403-510)

23

Université Rennes I (403-510)

Les résultats des universités françaises ne sont pas meilleurs si l'on considère les classements européens établis par l'université de Leiden, sur des critères strictement bibliométriques.

En termes de nombre de publications, seules deux universités françaises figurent parmi les 50 premières en Europe.

En termes d'impact (nombre moyen de citations par publication corrigé en fonction des disciplines couvertes par l'université) , aucune université française ne figure parmi les 50 premières européennes. La première université française figure à la 52 ème place.

LA PLACE DES UNIVERSITÉS FRANÇAISES DANS LES CLASSEMENTS BIBLIOMÉTRIQUES
DE LEIDEN

Rang
France

Classement en fonction du nombre de publications 55 ( * )

Classement en fonction du nombre de citations par publication 56 ( * )

1

Université Paris VI Pierre et Marie Curie (6) 57 ( * )

Université Paris XI Sud (52)

Indicateur = 1,13

2

Université Paris XI Sud (24)

Université Grenoble I Joseph Fourier (55)

Indicateur = 1,13

3

Université Lyon I Claude Bernard (71)

Université Paris V René Descartes (59)

Indicateur = 1,12

4

Université Toulouse III (77)

Université Paris VI Pierre et Marie Curie (64)

Indicateur = 1,09

5

Université Paris VII Denis Diderot (81)

Université Paris VII Denis Diderot

Indicateur = 1,07

6

Université Paris V René Descartes (84)

Université Lyon I Claude Bernard (86)

Indicateur = 0,99

7

Université Grenoble I Joseph Fourier (85)

Université Toulouse III (87)

Indicateur = 0,99

Le second de ces classements de Leiden concerne l'impact de la recherche effectuée par les universités. L'indicateur utilisé est le nombre moyen de citations par publication, indépendamment de la taille de l'université et de la nature des champs disciplinaires couverts par celle-ci. Ne sont néanmoins classées que les 100 plus « grandes » universités européennes (d'après le nombre de leurs publications), ce qui exclut les structures de petite taille, telles que les grandes écoles françaises.

Les meilleures universités européennes de ce classement sont, comme dans les classements de Shanghai et du Times Higher Education, celles d'Oxford ( indicateur = 1,67 ) et de Cambridge ( indicateur = 1,63 ).

Les universités anglaises, suisses et néerlandaises obtiennent les meilleures places de ce classement européen.

On ne peut qu'être frappé par ce constat : le classement de Shanghai est très favorable aux universités américaines... le classement anglais, quant à lui, valorise mieux les performances des établissements du Royaume-Uni... et le classement de Leiden donne de belles places aux universités néerlandaises...

Il n'était donc pas inutile qu'un organisme français vienne apporter sa contribution à cette surenchère de classements, pour éclairer d'un jour nouveau les performances des établissements français. De fait, le classement publié en septembre 2007 par l'École des Mines de Paris leur est très favorable, même s'il a fallu pour cela abolir tout critère en rapport avec la recherche et se concentrer sur le devenir des anciens étudiants au sein des entreprises 58 ( * ) .

5 établissements français figurent aux 10 premières places de classement.

LES 10 MEILLEURS ÉTABLISSEMENTS MONDIAUX
SELON LE CLASSEMENT DE L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS

Rang

Classement École des Mines de Paris

1

Harvard (États-Unis)

2

Tokyo (Japon)

3

Stanford (États-Unis)

4

École Polytechnique (France)

5

HEC (France)

6

Pennsylvania (États-Unis)

7

MIT (États-Unis)

8

Sciences-po Paris (France)

9

ENA (France)

10

École des Mines de Paris (France)

Cet aperçu des performances comparées de la France dans les classements de Shanghai et de l'École des Mines illustre quelques particularités bien connues du système d'enseignement supérieur français. Il souligne le fossé existant entre grandes écoles et universités, et suggère que ce fossé est l'une des causes des faiblesses de la recherche française , puisqu'il contribue à drainer massivement les meilleurs étudiants vers les entreprises et la haute administration, sans passage par le doctorat, pourtant considéré comme la clef de la réussite dans d'autres pays.

Ce constat incite à s'interroger plus largement sur les spécificités nationales susceptibles d'expliquer les écarts de performance entre pays .

* 54 En gras, entre parenthèses, figure le rang de l'Université dans le classement considéré. Dans le classement de Shanghai, les rangs sont indiqués par tranches de 50 ou 100 places, à compter de la 100 ème place.

* 55 Nombre de publications couvertes par la banque de données de l'Institute for Scientific Information (ISI) de Thomson Scientific, sur la période 1997-2004.

* 56 Nombre moyen de citations par publication (hors auto-citations) divisé par la moyenne mondiale pour les disciplines couvertes par l'Université. Lorsque l'indicateur est égal à 1, le nombre moyen de citations par publication est égal à la moyenne mondiale dans les disciplines considérées. Lorsque l'indicateur est supérieur à 1, le nombre moyen de citations par publication est supérieur à la moyenne mondiale ; inversement, lorsque l'indicateur est inférieur à 1, il est inférieur à la moyenne mondiale.

* 57 En gras, entre parenthèses, figure le rang de l'Université dans ce classement européen.

* 58 L'indicateur retenu pour ce classement est le nombre des anciens étudiants parmi les dirigeants exécutifs des 500 plus grandes entreprises mondiales (en termes de chiffre d'affaires) cf ci-dessus.

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