2. Un « scénario de crise »

Pour sa part, votre délégation a demandé à l'OFCE de construire un scénario assez analogue à celui de la Commission européenne mais prolongé à l'horizon 2013. Dans ce « scénario de crise », la France ne rejoindrait une trajectoire de croissance proche de son potentiel qu'à partir de 2011 . Au début de la période de projection (2008-2010), la croissance économique serait faible (1 %, 0,5 % et 1 % en 2008, 2009 et 2010 respectivement).

PROJECTIONS 2008-2013

(en points de PIB)

SCÉNARIO HAUT

SCÉNARIO DE CRISE

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Croissance

1,0

1,0

2,5

2,5

2,5

2,5

1,0

0,5

1,0

2,0

2,0

2,0

Dépenses publiques

52,5

52,7

52,0

51,3

50,6

49,9

52,5

53,2

53,7

53,3

52,9

52,5

Taux des prélève-ments obligatoires

43,2

43,2

43,2

43,2

43,2

43,2

43,2

43,2

43,2

43,2

43,2

43,2

Déficit public

- 2,7

- 2,7

- 2,0

- 1,2

- 0,5

+ 0,1

- 2,7

- 3,5

- 4,0

- 3,5

- 3,0

- 2,5

Dette publique

65,3

66,0

65,3

63,9

61,8

59,1

65,3

67,2

69,4

70,4

70,8

70,7

Source : OFCE pour la délégation du Sénat pour la planification.

Dans l'hypothèse d'une reprise différée et moins forte de la croissance économique, et sous la condition d'une dynamique seulement légèrement plus forte des dépenses publiques, le déficit public se creuserait en 2009 et 2010 pour se réduire au-delà, mais dans une plus faible proportion .

Le déficit public atteindrait 3 points de PIB en 2012 et 2,5 points de PIB en 2013 contre 0,5 point de PIB et un excédent de 0,1 point de PIB dans le scénario haut.

L' augmentation du déficit public constaté en début de période serait la principale responsable du niveau de déficit observé en fin de projection .

Dans le « scénario de crise », entre le point haut du déficit public de 2010 (- 4 points de PIB) et 2013, le déficit rétrograderait de 1,5 point de PIB soit une variation à comparer à la réduction des 2,1 points de PIB observée dans le « scénario haut » au cours de la même période.

Il correspondrait à la combinaison des effets d'une croissance plus lente et d'une politique budgétaire structurelle moins rigoureuse. Dans le « scénario de crise », l'impulsion budgétaire est deux fois moins forte que dans la programmation décrite dans le « scénario haut ». La politique budgétaire représente ainsi un risque pour la croissance qui est atténué (ce qui est justifié par les circonstances économiques).

Mais, cette politique budgétaire plus accommodante et le choc de croissance subi en début de période n'empêcheraient pas de retrouver une trajectoire de réduction du déficit public. Ils ne feraient que retarder l'ajustement budgétaire .

De son côté, le creusement initial du déficit public permettrait d'éviter un choc de croissance plus important et les déficits, récurrents, qui en résulteraient .

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page