QUATRIÈME PARTIE - DÉVELOPPER LA PARTICIPATION DES JEUNES DANS LA CITÉ

I. L'ENGAGEMENT CITOYEN DES JEUNES

51 % des Français ont une image négative de la jeunesse, qui serait trop « individualiste »

30 % des moins de 30 ans ont voté à tous les tours de scrutins (12 % n'ont pas du tout voté) alors que 65 % des 60-69 ans se sont déplacés pour tous les tours de scrutin (5 % n'ont pas du tout voté).

Si l'adolescence constitue traditionnellement un moment de remise en cause des valeurs parentales et étatiques, le passage à « l'âge adulte » se caractérise par un renforcement de la participation citoyenne et de l'engagement dans la vie de la cité à travers le vote et la participation à des structures associatives (associations d'aide, clubs sportifs, partis politiques...). Cette participation est à la fois le signe et le moteur d'une adhésion aux valeurs de la société , qui est le meilleur vecteur de la réussite sociale et professionnelle.

C'est la raison pour laquelle les politiques de la jeunesse et de la vie associative sont traditionnellement mêlées de manière étroite en France. Au niveau national, elles relèvent souvent de la compétence d'un ministre commun. Elles sont aussi financées sur le même budget « sport, jeunesse et vie associative », voire sur les mêmes lignes budgétaires.

Une autre de leur caractéristique est cependant de faire l'objet de très nombreuses micro-actions dont la force n'est pas la lisibilité...

Sont-elles efficaces ? Sont-elles trop nombreuses ? Quel est le meilleur mode d'intégration citoyenne des jeunes générations, et donc de réconciliation générationnelle ? Telles sont les questions auxquelles la mission s'est attachée à répondre.

A. L'ÉTAT DES LIEUX : DES ACTIONS MULTIPLES DE SOUTIEN À L'ENGAGEMENT ASSOCIATIF

1. Des dispositifs dispersés poursuivant un objectif unique : renforcer la participation associative des jeunes

Conseil national de la jeunesse, conseils départementaux de la jeunesse, des sports et de la vie associative (CDJSVA), conseils locaux de la jeunesse, programme « Envie d'agir », Institut national de la jeunesse de l'éducation populaire, centre européen de la jeunesse, service civil : tels sont les principaux dispositifs et organismes de soutien à l'engagement citoyen des jeunes. Le programme « Jeunesse et vie associative » de la mission « Sport, jeunesse et vie associative », principal support budgétaire de ces politiques, est doté de 119,1 millions d'euros en 2009.

Présidé par le Haut commissaire à la jeunesse, le Conseil national de la jeunesse (CNJ) est composé de 176 membres issus des conseils départementaux de la jeunesse, des sports et de la vie associative (CDJSVA) et de structures associatives, politiques ou syndicales nationales. Il émet annuellement un certain nombre de propositions relatives à la jeunesse, dont certaines ont pu inspirer cette mission. Ce n'est pas là la moindre de ses qualités...

Aussi intéressant soit-il, cet organisme a cependant pour défaut d'avoir ses membres comme principal public. En outre, comme le note le CNJ lui-même, « les structures formelles telles que les conseils de la jeunesse mobilisent finalement assez peu car ils sont formés et organisés par les élus qui peuvent être en décalage avec le mode de fonctionnement et les préoccupations de la jeunesse » 132 ( * ) .

Quant à l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), il est en mutation, suite aux critiques émises à son encontre par la Cour des comptes et la commission des affaires culturelles du Sénat lors du débat sur le projet de loi de finances pour 2008. Comme l'a noté M. Jean Chiris, directeur adjoint de l'Institut, lors de son audition du 31 mars 2009 par la mission, il devra se concentrer sur ses compétences en matière d'études, de prospective et de documentation sur la jeunesse et sur les politiques publiques de jeunesse.

Le programme « Envie d'agir » est, quant à lui, un outil à la croisée des politiques de jeunesse et de la vie associative. Il comprend deux dispositifs complémentaires pour aider les jeunes :

- « Envie d'agir - Projets jeunes » est un dispositif départemental qui s'adresse aux 11-30 ans ; il soutient les premiers projets, individuels ou collectifs, présentant un caractère d'intérêt général, d'utilité sociale, ou encore d'animation locale,

- et « Envie d'agir - Défi jeunes » est un dispositif régional, destiné aux 18-30 ans ; il vise à aider tous les projets présentant un caractère de défi personnel ou professionnalisant et ayant un impact sur le projet de vie des jeunes.

Ce programme permet de soutenir des projets ponctuels mais aussi d'engager des jeunes dans des projets professionnels durables. L'État consacre un peu plus de 3 millions d'euros chaque année à ce programme. L'effort est principalement porté sur les projets initiés par les jeunes des quartiers populaires.

* 132 Conseil national des jeunes, « Comment favoriser la démocratie participative des jeunes ? » , 2005, http://www.conseilsdelajeunesse.org/spip.php?article1007 .

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