2. Mobiliser et interconnecter les réseaux d'orientation pour prévenir le « décrochage scolaire »

L'illisibilité des structures d'orientation, de formation et d'insertion des jeunes en difficulté ou demandeurs d'emploi est un des constats majeurs de la mission.

a) Guider les jeunes en difficulté dans le labyrinthe des dispositifs

De nombreuses personnes auditionnées par la mission ont souligné à quel point ces jeunes peuvent être désorientés par la multitude des intervenants auxquels ils peuvent s'adresser. En effet, de très nombreux sites Internet ainsi qu'un très grand nombre de structures proposent une orientation aux personnes en recherche d'emploi ou de reconversion professionnelle : le Réseau information jeunesse (centres régionaux information jeunesse (CRIJ), bureaux information jeunesse (BIJ), Points information jeunesse (PIJ), Pôle emploi, les missions locales, les chambres consulaires, les maisons de l'emploi, le secteur associatif, les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), les directions des relations humaines des entreprises ...

Or, l'orientation des adultes, quel que soit leur secteur d'activité, suppose de pouvoir accéder à des professionnels détenant de multiples compétences relatives à l'évaluation des personnes, une connaissance de l'évolution des marchés et des métiers à l'échelle régionale ou nationale ; elle suppose aussi un référent unique et une mutualisation des compétences, des informations et des bases de données.

La mission fait observer que la complexité et les défauts de nos mécanismes d'orientation sont, en grande partie, le révélateur des cloisonnements entre les multiples dispositifs d'insertion ou de formation professionnelle initiale ou continue qui, à travers des structures et des circuits de financement séparés, poursuivent les mêmes objectifs d'accès à l'emploi des jeunes.

Elle préconise le développement de la « fertilisation croisée » entre ces divers canaux d'accompagnement et estime que la création d'un service public unifié de l'orientation serait de nature à enclencher cette dynamique, tout en simplifiant la lisibilité de notre mosaïque de dispositifs. Il s'agirait là du prolongement naturel de la création de la délégation interministérielle à l'orientation, par le décret n° 2006-1137 du 11 septembre 2006 instituant un délégué interministériel à l'orientation. Cette délégation s'efforce de mettre en relation tous les acteurs institutionnels, économiques et éducatifs, et a créé un portail internet (www.orientation-formation.fr) commun à l'État, aux régions et aux partenaires sociaux pour accompagner les publics concernés dans leurs démarches d'orientation et de formation.

L'audition de M. Bernard Saint-Girons, délégué interministériel à l'orientation (DIO), a permis à la mission de mettre en évidence le paradoxe français de la coexistence entre :

- les 8 500 points d'information recensés sur le territoire, qui manifestent l'ampleur et la progression des moyens assignés à l'orientation ;

- et la permanence d'un sentiment général de déficit de « signalisation » des parcours scolaires ou d'insertion professionnelle ainsi que d'un flux annuel d'environ 150 000 jeunes sans diplôme, qui se retrouvent bien souvent en « errance » avant, pendant et après leur scolarité.

Le délégué interministériel a fait observer qu'une des clefs de compréhension de ce dysfonctionnement résidait dans l'insuffisance de concertation et d'interconnexion entre ces milliers d'entités qui relèvent de 22 réseaux différents : cette diversité qui devrait représenter idéalement une richesse se traduit, sur le terrain, par une excessive segmentation et une certaine déperdition d'énergie.

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