III. UNE ÉVALUATION INSUFFISANTE DE LA PERFORMANCE

La Cour relève toute la difficulté d'évaluer l'impact de la présidence française de l'Union européenne.

A. UN INDICATEUR UNIQUE

Selon la Cour, l'évaluation est l'un des « maillons faibles »  du dispositif. Il ne permet pas une « évaluation sérieuse de l'utilité et de l'impact réel » des différentes manifestations.

Un seul indicateur a été mis en oeuvre , celui de la satisfaction matérielle des participants aux manifestations de la PFUE. Il a été mesuré par l'exploitation de 4.000 réponses à un questionnaire de satisfaction.

Résultats de l'enquête de satisfaction

L'indice de satisfaction de 4,3/5 indique une perception très positive de l'organisation générale des manifestations. S'agissant de l'accueil réservé aux participants, il a été jugé globalement élevé (4,9/5), de même que la qualité de la restauration (4,4/5). L'hébergement, ainsi que la possibilité de s'exprimer dans sa langue natale, ont donné lieu à un résultat plus contrasté, respectivement de 4,1/5 et 3,9/5.

Aucun indicateur de suivi de l'efficacité de la dépense n'a été défini . Quant aux comptes rendus d'activités, ils ont été jugés « d'une qualité inégale . »

S'agissant de l'événementiel, la Cour rend compte des difficultés d'en évaluer l'impact. Elle illustre ce point par le pavoisement de l'Arc de Triomphe dont le coût s'établit à 627.486 euros.

La Cour souligne néanmoins toute la complexité de construire des indicateurs de performance pertinents . Elle ajoute : « Il n'y a en outre, et surtout, aucune chaîne de causalité évidente entre les indices d'efficacité politique et la gestion des crédits des programmes budgétaires. »

B. DES PROGRAMMATIONS MULTIPLES

La Cour relève que « le parti pris par le Gouvernement a été de ne pas limiter le nombre des opérations labellisées « PFUE » initiées par les différents ministères. Si le SGPFUE a pu un temps tenter de limiter la multiplication des projets, les arbitrages rendus par les plus hautes autorités de l'Etat ont finalement conduit à autoriser beaucoup des projets portés par les différentes administrations de l'Etat. Il en est résulté un calendrier d'une rare intensité , avec souvent plusieurs événements quotidiens, un impact et un écho très inégaux , auprès des médias comme du public, de ces multiples initiatives, et en réalité, du fait du caractère tardif de projets montés dans l'urgence, des coûts souvent peu maîtrisés . »

Cette redondance dans des domaines parfois identiques, tels que la gestion des manifestations ou les marchés d'hébergement et de transport, a eu pour conséquence de limiter le jeu de la concurrence.

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