M. Grégoire POSTEL-VINAY, mission stratégie, direction générale de la compétitivité de l'industrie et des services

Deux remarques. L'une concerne les alumni (anciens élèves), qui sont un élément important dans la valorisation et la création de valeur ultérieure à partir de formation et d'enseignement supérieur. MIN par exemple, est au départ l'association des anciens élèves de Stanford. Il est très commode, lorsqu'on a besoin d'un renseignement rapide dans la vie industrielle, d'avoir des réponses faciles par ce genre de réseau. Ils sont plus ou moins structurés s'agissant de la France et plutôt moins que plus s'agissant des universités. Je pense qu'il y a une voie d'amélioration. Les différentes sortes de classements qu'on nous a présentés donnent généralement le loto de la veille et pas nécessairement celui du lendemain. A contrario , juger les universités ou les grandes écoles sur leurs résultats futurs est un exercice un peu périlleux et autoprédictif. Il y a, néanmoins, des efforts à faire en matière scientifique - et là je rejoins ce qu'a dit M. Monteil - sur les bonnes pratiques qui permettent de penser qu'on progresse dans certaines directions plutôt que seulement sur ce qui est le résultat d'efforts conduits vingt ans auparavant.

Mme Sandrine ROUSSEAU, vice-présidente du conseil régional Nord-Pas-de-Calais en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche

Je voudrais faire deux remarques. La première sur le graphique que nous a montré M. Salmi sur la place des pays en fonction de l'investissement public qu'ils réalisaient dans l'enseignement supérieur. Je voulais m'assurer que l'investissement privé était aussi pris en compte, car il est très différent selon les pays. En France, il est particulièrement faible et l'investissement privé est de deux types : soit par les entreprises, soit par les étudiants eux-mêmes qui financent une partie de leurs études. Le principe de l'enseignement en France est la gratuité, au moins pour l'enseignement public. Donc ce ne sont pas des investissements égaux.

Ce que rompent les classements, c'est une équité de traitement entre les étudiants. Un étudiant qui suit une licence de sciences économiques jusqu'à présent à Besançon, à Montpellier, à Lille ou à Paris avait un diplôme de même valeur sur le marché du travail. Le fait de classer les universités, rompt cette équité et cela va de pair avec l'assurance que les étudiants puissent être mobiles sur le marché des universités. En France, actuellement, on est dans un double système : une concurrence accrue des établissements supérieurs et on ne donne que partiellement, ou pas du tout, les moyens aux étudiants d'être mobiles. Ils sont captifs d'une université pour une grande partie et subissent la concurrence internationale, ce qui me semble être deux effets pervers.

M. Jean-Léonce DUPONT, rapporteur pour avis des crédits de l'enseignement supérieur à la commission de la culture, de l'éducation et de la communication

Merci. Nous sommes contraints par le temps. Je ne vais pas pouvoir faire réagir tout le monde, mais pour terminer cette première table ronde, Monsieur Monteil, est-ce que vous pourriez réagir à deux arguments qui ont été énoncés ? Le premier concerne la taille et la course à la grosseur et l'oubli du fait que small est parfois beautiful . Le deuxième porte sur les conséquences sur l'équité.

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