D. DE PAR LES COÛTS FINANCIERS QU'ELLE IMPLIQUE

1. Les coûts induits par la surcharge pondérale aux Etats-Unis

De nombreuses études sont consacrées aux Etats-Unis pour évaluer les coûts induits par le développement de la surcharge pondérale (qui comprend l'obésité et le surpoids). Une étude publiée par Finkelstein et al en 2009 les évalue pour 2008 à 147 milliards de dollars, contre 78,5 milliards de dollars en 1998, loin devant les dépenses médicales liées au cancer (93 milliards de dollars).

Actuellement, un tiers des dépenses de Médicare sont liées au traitement du diabète.

Selon une étude de 2007 du Congressional Budget Office, le surcoût des dépenses de santé pour les personnes obèses par rapport aux personnes non obèses est de 38 %.

Par ailleurs, les coûts médicaux directs liés à l'obésité infantile s'élèvent à 14,3 milliards d'euros aux Etats-Unis.

Les estimations citées précédemment restent en dessous de la réalité puisqu'elles ne tiennent pas compte des effets indirects liés d'une part à la perte de productivité imputable à l'absentéisme et aux décès prématurés et, d'autre part, au paiement de pensions d'invalidité.

2. Le coût annuel de la surcharge pondérale en France

Les études sur les coûts financiers relatifs à la surcharge pondérale en France sont assez anciennes, peu nombreuses et peu précises.

Néanmoins, d'après les informations fournies par la députée Valérie Boyer dans son rapport de 2008 16 ( * ) , le coût annuel de prise en charge de l'obésité par l'assurance maladie serait de 4 milliards d'euros et de 10 milliards d'euros si on ajoute le surpoids. Ces montants représentent respectivement un peu plus de 3 % et 7 % de l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM) pour 2008.

La députée souligne également la corrélation entre l'augmentation de la prévalence de l'obésité (+ 5,9 % par an en moyenne depuis 12 ans selon l'étude ObEpi) et l'augmentation du nombre de personnes bénéficiant du régime des affections de longue durée et rappelle :

- « d'une part, que les affections de longue durée représentent 60 % des dépenses d'assurance maladie et sont le principal facteur d'augmentation des dépenses puisqu'elles contribuent pour 2/3 à la croissance globale du volume de soins.

- d'autre part, que les quatre principaux groupes de maladies affectant les personnes en affections de longue durée, (maladies cardiovasculaires : 2,1 millions de personnes ; cancer : 1,4 million ; diabète : 1,2 millions ; affections psychiatriques : 800 000 personnes) représentent 70 % des patients en affections de longue durée et totalisent 44 % des dépenses d'assurance maladie.

Or, les dépenses effectuées au titre des maladies cardiovasculaires, du cancer et du diabète et dont le risque d'en être atteint est fortement augmenté par l'obésité sont aussi les plus dynamiques. »


* 16 Rapport d'information n° 1131 : faire de la lutte contre l'épidémie d'obésité et de surpoids une grande cause nationale ; octobre 2008.

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