B. LES OBSTACLES SPÉCIFIQUES À LA RECHERCHE EN MATIÈRE D'OBÉSITÉ

1. AVIESAN : une utilité théorique mais qui reste à démontrer dans les faits

Dans son rapport de novembre 2008, le comité international d'évaluation de l'INSERM faisait le constat suivant :

« Le secteur français de la recherche dans le domaine des sciences de la vie et de la santé est très fragmenté et caractérisé par un grand nombre d'organismes gouvernementaux dont les missions et les portefeuilles de recherche se recoupent, avec des administrations redondantes.

Cette structure organisationnelle complexe, caractérisée par de multiples entités qui dirigent et financent la recherche dans ce domaine, va à l'encontre d'une planification stratégique nationale efficace, complique inutilement la vie des scientifiques et compromet sérieusement l'utilisation efficace et performante des précieuses ressources de recherche.

Plus particulièrement, en ce qui concerne l'INSERM ; en effet, bien que cet organisme soit chargé d'une mission globale de recherche dans le domaine biomédical, il ne contrôle pas la majorité des ressources allouées pour cette mission par le gouvernement français. De manière générale, le comité a observé que l'INSERM avait la responsabilité, mais pas l'autorité suffisante, pour mener à bien sa mission de direction et de coordination des recherches nationales dans ce domaine. »

L'alliance pour les sciences de la vie et de la santé a pour but de remédier à ces inconvénients et certaines avancées sont déjà perceptibles. Ainsi, selon le directeur de l'ITMO « Métabolisme, circulation, nutrition », l'INSERM et le CNRS ont harmonisé leurs concours et parlent d'une seule voix face aux universités.

Néanmoins, et tout en tenant compte du fait que l'AVIESAN est une structure jeune, elle a du mal à s'imposer dans le paysage de la recherche française.

En effet, en l'absence d'un budget de financement propre et de personnels dédiés, les instituts thématiques restent virtuels et n'ont pas réellement de pouvoir. Le rapport de force avec les EPST ne joue pas en faveur des ITMO car ces derniers sont dans l'incapacité matérielle et financière d'imposer des décisions.

Par conséquent, ils sont vécus par la plupart des chercheurs comme une couche « administrative » supplémentaire dont l'intérêt n'est pas manifeste puisqu'ils ne sont chargés ni du financement, ni de l'évaluation des équipes.

En outre, toutes les directions des EPST ne sont pas disposées à perdre leurs prérogatives et les coopérations entre les organismes de recherche au sein des instituts thématiques sont inégales.

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