2. Des investissements dépourvus de perspective à long terme

Construit en 1999 pour un coût total de près de 384 millions de francs (58,6 millions d'euros), l'aéroport de Saint-Pierre dispose d'une piste de 1 800 mètres, pouvant accueillir des Airbus A 320 et des Boeing 737-400, avions dont l'autonomie permettrait de relier directement l'archipel à la métropole 9 ( * ) . Cet aéroport reste néanmoins sous utilisé, puisque ne s'y posent qu'un ATR 42 effectuant la liaison antre Saint-Pierre et Halifax ou Montréal, et un Cessna reliant Saint-Pierre et Miquelon.

L'établissement d'une liaison aérienne entre Saint-Pierre-et-Miquelon et Paris, via Saint-Jean-de-Terre-Neuve, a été envisagé tant par les responsables de l'aéroport de Saint-Jean-de-Terre-Neuve que par les élus de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Cependant, l'examen de faisabilité a révélé le manque de candidats parmi les différentes compagnies existantes, en raison d'un marché trop restreint et non viable économiquement.

La liaison entre Saint-Pierre et Paris, avec une escale à Montréal, actuellement réalisée par Air Saint-Pierre dans le cadre d'une mission de service public, bénéficie du fait que Montréal est un point important de l'aviation civile nord-américaine. Ainsi, l'apport de passagers supplémentaires sur le segment Canada-Paris, imputable à l'escale de Montréal, est un facteur important de rentabilité de la liaison.

L'aéroport de Saint-Jean-de-Terre-Neuve ne bénéficie pas ou très peu de cet effet d'apport en passagers, car la population de la province et le nombre de dessertes assurées sont beaucoup plus réduits.

Il en résulte que l'étude réalisée sur la liaison Saint-Pierre-et-Miquelon - Paris, via Saint-Jean de Terre-Neuve n'a pas abouti, jusqu'à présent, à une mise en oeuvre concrète.

Vos rapporteurs soulignent que la liaison aérienne entre la métropole et Saint-Pierre avec escale à Montréal conduit les voyageurs à survoler l'archipel lors d'un premier vol (Paris-Montréal) puis à s'y rendre par un second vol (Montréal-Saint-Pierre) qui effectue en quelque sorte un retour en arrière. Ce schéma aboutit à un doublement de la durée de vol par rapport à une liaison directe entre la métropole et Saint-Pierre 10 ( * ) .

Vos rapporteurs estiment que la question des liaisons aériennes avec la métropole doit être suivie avec attention par les pouvoirs publics, dans la perspective, éminemment souhaitable, d'un développement économique diversifié de l'archipel. En effet, il conviendra, le cas échéant, d'étudier la rentabilité d'une liaison combinant le transport de passagers et de produits de l'aquaculture.


* 9 Il a été prévu lors de la construction de l'aéroport que la piste puisse être étendue de 200 mètres à chacune de ses extrémités.

* 10 Le vol avec escale dure 12 à 13 heures, alors qu'une liaison directe pourrait être effectuée en 6 heures.

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