VILLES DU FUTUR, FUTUR DES VILLES  - QUINZE DÉFIS

« La ville est vivante, vivace, animée, et en mouvement. Elle ne se construit pas systématiquement par le haut. Anticiper, accompagner les changements, prendre en compte les aspirations des citoyens, adapter les politiques : voilà à présent des composantes nécessaires à l'élaboration d'une stratégie urbaine de long terme. » 11 ( * )

C'est pour cerner cette stratégie urbaine de long terme que la délégation du Sénat à la Prospective, créée en juin 2009, a engagé une réflexion sur les villes du futur. Un premier atelier de prospective, tenu au Palais du Luxembourg le 29 avril 2010, a permis de tracer les premières pistes de ce travail 12 ( * ) . De nombreuses auditions dont les comptes-rendus sont fournis en complément de ce rapport, ont contribué à l'approfondissement de divers aspects du sujet.

Pourquoi s'intéresser aux villes du futur ?

D'abord parce que l'avenir des villes est très peu présent dans les débats politiques .

Pourtant, ce sont les villes qui décideront du destin de l'humanité , car déjà plus de la moitié de la population de notre planète -près de 3 milliards d'individus- est aujourd'hui composée de citadins. Dans trente ans, c'est-à-dire demain, ils seront 5 milliards vivant dans plus d'une trentaine de mégapoles de plus de 10 millions d'habitants, dont 27 dans les seules villes du Sud.

Ce sont les villes qui portent l'essentiel de la croissance économique et de l'augmentation des richesses dans le monde.

Or ce sont les villes qui poseront à l'avenir les problèmes les plus sérieux à l'humanité : utilisation des ressources en eau de plus en plus rares, lutte contre les gaz à effet de serre et contre la pollution atmosphérique, remise en question de certains modes de transport du fait de la raréfaction des carburants fossiles, prise en compte des changements climatiques et de ses conséquences en terme d'inondations ou de climatisation des lieux de vie, menaces posées par les fractures sociales et par l'insécurité, phénomènes de ghettoïsation et extension incontrôlable des bidonvilles etc.

Les sociétés politiques pourront-elles faire face à ces défis grâce à l'innovation, aux réseaux intelligents, aux progrès des moyens de déplacement, à une nouvelle gouvernance adaptée à la maîtrise du phénomène urbain ? Pourront-elles créer suffisamment d'emplois pour les quartiers de ces villes tentaculaires ? Quelle sera la vie des femmes et des hommes dans ces futures mégapoles : un rêve merveilleux ou un cauchemar permanent ? Doit-on prendre en compte plutôt un scénario rose ou plutôt un scénario noir pour agir dès maintenant sur certains des facteurs qui vont faire la ville de demain ?

Que peuvent répondre les prospectivistes et les urbanistes à ces questions ?

La prospective ne peut décrire un futur qui nous échappera toujours. Mais, selon la phrase de Gaston Bergé 13 ( * ) , « La prospective est tout particulièrement l'étude de l'avenir lointain » et « si l'avenir dépend de tout ce qui existe à présent, et de la manière dont nous sommes placés dans ce présent -c'est-à-dire de ce que nous pouvons-, il dépend aussi de ce que nous voulons ».

Dans le cas des villes, l'avenir est déjà présent parce que la ville dure, et elle dure longtemps. C'est pourquoi, parmi les différentes méthodes utilisées en matière de prospective, celle qui nous a semblé la plus adaptée, nous a conduit à traiter un petit nombre de variables rapportées à des exemples concrets, puis à mener une réflexion prospective par extrapolation des tendances constatées en tenant compte des différences de vitesse de progression du phénomène urbain dans les différents continents.

L'exercice est rendu d'autant plus complexe que les problématiques urbaines sont multiples avec des approches différentes qui ne sont jamais croisées entre elles : transports et mobilités, préoccupations climatiques, urbanisme et aménagement du territoire, quartiers, technologies du futur, attractivité, démographie et migration. Il n'y a pas de travail global de prospective sur les villes. En outre, le sujet est différent selon que l'échelle est mondiale, européenne ou française.

En effet, cette réflexion -déjà quelque peu ambitieuse !- ne peut se limiter à la France, ni même à l'Europe. Car le transfert de la majorité de l'humanité dans les villes est un phénomène mondial qui ne peut être ignoré dans une démarche prospective. Observer d'un même regard l'évolution des villes européennes, américaines, asiatiques, orientales ou africaines permet d'établir des relations qui ne seraient pas apparues dans le seul cadre hexagonal et d'évoquer des pistes nouvelles pour des propositions d'action.

Par ailleurs, la répartition des compétences administratives entre quatre ministères ne facilite pas la réflexion en France, le comble étant que le ministère de la ville soit en réalité celui qui ne traite que la part de la ville qui va mal. Si on devait avoir un projet d'avenir pour les villes, ce serait de prendre en compte la multiplicité fonctionnelle des villes pour dépasser les discours qui se sont construits à partir d'approches isolées les unes des autres.

C'est la raison pour laquelle ce rapport comprend de nombreuses contributions d'experts. Celles-ci apportent un éclairage géographique sur les variables retenues qui sont les suivantes :

- évolutions urbaines ;

- aménagement de l'espace ;

- exode rural et rurbanisation/relations ville - campagne ;

- mondialisation et convergence/référencement des modèles urbains ;

- ville des riches/ville des pauvres : la segmentation et la  privatisation de la ville versus la bidonvilisation ;

- projets urbains durables : émergences de nouveaux acteurs ;

- ville, économie, commerce et entreprises ;

- « verdissement » des villes et les enjeux environnementaux ;

- gouvernance des villes et les politiques publiques urbaines ;

- politiques de marketing urbain et d'image ;

- transports urbains ;

- périphéries urbaines ;

- question du risque en ville ;

- réseaux de ville ;

- problèmes de sécurité et de violence ;

- migrations.

Le travail sur ces variables conduit en définitive à mettre en lumière quinze enjeux principaux :

1) Le défi des mégapoles

- la concentration urbaine en mouvement ;

- des mégapoles inéluctables, et donc à gérer ;

- ce qui appelle cependant la réflexion et l'action sur des modèles  alternatifs :

- la ville diffuse (avec ses plus et ses moins : le coût du mitage) ;

- la ville en grappes, en réseaux de villes, moyennes ou grandes.

2) Le défi des limites

- ville et non ville : quand les limites s'abolissent ;

- les espaces intermédiaires sont-ils des villes dégradées ? ;

- le volontarisme nécessaire pour que ces espaces aient droit à  l'urbanité ;

- la ville, les espaces ruraux et les autres espaces.

3) Le défi de la pluralité des espaces dans la ville

- le modèle concentrique (coeurs de ville, faubourgs, banlieues,  périphéries) ;

- ses alternatives : les modèles multinodaux ;

- des espaces spécialisés ou des espaces marqués chacun par la mixité  fonctionnelle.

4) Le défi social

- stratifications sociales et stratifications spatiales ;

- bidonvilles : extension ou éradication ? ;

- les présupposés de la mixité sociale ;

- les moyens de la mixité sociale : politiques volontaristes,  dispositions législatives et réglementaires, offres urbaines  qualitatives.

5) Le défi écologique

- si rien ne change... ;

- voies et moyens de l'orientation vers la ville durable ;

- concentration ;

- choix urbains.

6) Le défi des urbanismes et des architectures

- urbanismes et architectures : dialectique entre oeuvre collective et  oeuvre d'art ; planification et création ; aménagement et  prolifération ;

- plaidoyer pour la pluralité des formes, des modèles et des  structures ;

- les mondes de la création : un seul monde, mille cultures urbaines.

7) Le défi des « Villes Monde »

- les villes de dimension mondiale ;

- le rapport des villes au monde ;

- mondialisation ; régionalisation de la mondialisation ; plaidoyer  pour la pluralité des villes .

8) Le défi économique

- la ville : coûts et profits ;

- financement des évolutions futures : financements  publics/  financements privés ;

- la ville : plan et marché ; dialectique entre la nécessaire  planification et les libres choix (et initiatives) des acteurs de la  ville.

9) Le défi de l'activité et de l'attractivité

- industrie, tertiaire, commerce ;

- l'industrie dans la ville et hors de la ville ;

- le tertiaire dans la ville et hors de la ville ;

- le commerce dans la ville et hors de la ville ;

- scénarii : dissocier l'activité de l'habitat/rapprocher l'activité de l'habitat ;

- les rapports entre les problématiques précédentes et la nature des  activités (dimension, industrie/tertiaire, nuisances...).

10) Le défi de la sécurité

- ville et insécurité ; clivages : criminalité et hyper protection ;

- ville et terrorisme ;

- prévention, répression, protection des libertés.

11) Le défi culturel

- la ville, creuset des cultures ;

- cultures urbaines ;

- la ville, phénomène culturel.

12) Le défi des réseaux de villes

- un nombre croissant d'usagers (voire d'habitants) de plusieurs  villes ;

- l'enjeu des transports au sein des réseaux ;

- les migrations (immigration, activités, tourisme...).

13) Le défi numérique

- villes réelles et villes virtuelles ;

- le numérique, facteur de diffusion urbaine ;

- le numérique, facteur de non ville.

14) Le défi de la citoyenneté

- quelle citoyenneté ? (l'habitant de la ville, le travailleur dans la  ville, l'usager de la ville) ;

- quelle participation de chaque type d'usager ? ;

- la ville creuset, ville du partage.

15) Le défi démocratique

- différents types de gouvernance locale ;

- démocratie au niveau de l'agglomération ;

- démocratie directe dans la commune et indirecte dans  l'agglomération ;

- démocratie aux dimensions de l'aire urbaine (au-delà de  l'agglomération) ;

- gouvernances étatiques ;

- gouvernances plurielles et contractuelles.

Les défis des villes du futur sont présentés dans un tome I. Le travail de prospective est présent dans chaque défi et fait l'objet d'une conclusion qui présente « 25 pistes pour l'avenir des villes du monde ».

Le travail sur les variables est présenté sous forme d'analyses thématiques par villes dans le tome II.

Les tables rondes, les auditions du rapporteur, le compte-rendu de l'atelier de prospective et d'autres contributions sont rassemblés dans le tome III.

1) LE DÉFI DES MÉGAPOLES ET DES NAPPES URBAINES

- La concentration urbaine en mouvement

- Des mégapoles inéluctables, et donc à gérer

- Ce qui appelle cependant la réflexion et l'action sur des modèles  alternatifs :

- La ville diffuse (avec ses plus et ses moins : le coût du mitage)

- La ville en grappes, en réseaux de villes, moyennes ou grandes

La concentration urbaine est un phénomène mondial qui correspond au mouvement de concentration des populations . D'après les projections de l'ONU, d'ici à 2030, l'essentiel de la croissance de la population mondiale se concentrera dans les villes et bourgs des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Il y a deux siècles, seules deux villes atteignaient ou dépassaient le million d'habitants, Londres et Pékin. En 1950, elles étaient 75 et, en 2008, 431. Une forte proportion de ces villes dépassant le million d'habitants se situe en Afrique, en Asie et en Amérique latine et elle est en augmentation. La carte de la densité mondiale de la population illustre ce phénomène et sa localisation.

CARTE DE LA DENSITÉ MONDIALE DE LA POPULATION

Alors que, en 1950, on ne comptait que quatre villes de plus de 5 millions d'habitants (New-York, Tokyo, Londres et Paris), depuis 2010, il y a maintenant dans le monde 30 villes de plus de 5 millions d'habitants , dont 13 ont déjà une population supérieure à celle de New-York en 1950 (12 millions). Le monde compte actuellement 19 villes de plus de 10 millions d'habitants. Il en comptera 27 en 2025.

LISTE DES VILLES DE PLUS DE 10 MILLIONS D'HABITANTS
EN 2007 ET EN 2025

La démographie explique en grande partie cette multiplication des grandes mégapoles 14 ( * ) depuis les années 50 . Les évolutions prévisibles confirment la forte progression future du nombre d'êtres humains habitant dans les villes. En 1950, la population mondiale dans les villes était de 736 millions ; en 2010, elle est de 3,5 milliards ; en 2050, elle sera de 6,3 milliards pour une population totale de 9 milliards environ d'êtres humains. Selon l'ONU, le taux d'urbanisation mondial actuellement de l'ordre de 50 %, sera de 59,7 % en 2030 et de 69,6 % en 2050.

ÉVOLUTION DE LA POPULATION URBAINE MONDIALE DE 1950 À 2050

Année

Population

Urbaine

(en milliers)

1950

736 796

1955

854 955

1960

996 298

1965

1 160 982

1970

1 331 783

1975

1 518 520

1980

1 740 551

1985

1 988 195

1990

2 274 554

1995

2 557 386

2000

2 853 909

2005

3 164 635

2010

3 494 607

2015

3 844 664

2020

4 209 669

2025

4 584 233

2030

4 965 081

2035

5 341 341

2040

5 708 869

2045

6 063 186

2050

6 398 291

Source : ONU

Cette progression ne sera pas identique dans toutes les régions du monde . Dans les pays développés, la population urbaine aura doublé sur cette période, passant de 427 millions en 1950 à plus d'un milliard en 2050, mais avec seulement une progression modeste entre 2010 (924 millions) et 2050. En revanche, la population urbaine va exploser en Asie passant de 1,7 milliards d'habitants en 2010 à plus de 3,4 milliards en 2050, ce que traduit le cartogramme suivant.

ÉVOLUTION DE LA POPULATION URBAINE DANS LE MONDE

PAR RÉGIONS (2010-2030)

Source : UN Habitat

Source : www.worldmapper.org

L'explosion des mégapoles asiatiques dans le monde sera aussi la conséquence de l'activité des populations en âge de travailler.

POPULATION EN ÂGE D'ACTIVITÉ (15-64 ANS) EN 2030

Source : Rapport Futuribles Vigie 2010

Pour mieux appréhender les évolutions urbaines par zones géographiques, il convient non seulement de prendre en compte les principaux déterminants de l'évolution démographique des villes, - mortalité, natalité, solde migratoire -, mais aussi d'autres déterminants plus spécifiques aux différents territoires comme le taux de fécondité, l'état sanitaire de la population, l'éducation et les modes de vie, les conditions de logement, la pénibilité des moyens de transport, la valorisation des parcours professionnels, l'attitude vis-à-vis de la femme et des enfants, etc.

A titre d'exemple, une étude réalisée pour « La Fabrique de la Cité » a pris en compte les facteurs principaux pour projeter l'évolution des grandes métropoles, à savoir l'évolution démographique (mouvement naturel, mouvement migratoire et mouvement démographique total), la fonction politique, la gouvernance de la ville, la géographie externe et interne, les communications, l'économie et le tourisme. Appliquée à Paris, cette grille de variables donne les éléments suivants.

PARIS

Atouts

Handicaps

Mouvement naturel

Solde naturel positif grâce à la composition par âge des apports migratoires

Mouvement migratoire

Négatif avec les régions françaises (mais composition par âge favorable), positif avec les DOM-TOM et l'étranger.(MO et Sud)

Niveau (de vie et de compétences) moyen des nouveaux immigrants inférieur à celui de Londres ou de New York

Mouvement démogra- phique total

Relativement important et première métropole de l'UE dans le pays au plus fort solde naturel

Modéré selon WUP (3 e ) ?

Fonction politique

Capitale nationale d'un pays largement resté centralisé

Gouvernance de la ville

Cacophonie, réformes en cours (mouvement brownien ou réussite pas avant 2020)

Gouvernance de la ville

Contraste entre des stratégies d'attractivité parfois gagnantes dans les communes périphériques et son absence en ville-centre

Géographie externe

Au centre de la moitié Ouest de l'UE et proche de la dorsale

Géographie interne

Un fleuve structurant

Effets de l'application de la Charte d'Athènes

Communications

LGV ; hub européen

Économie

Capitale nationale à tous points de vue : sièges sociaux, finance, culture, % de cadres, IDE....

Tourisme

Patrimoine exceptionnel de toutes les périodes historiques

Pour la France et Paris, il en résulte l'évolution prévisible suivante :

PART DE LA POPULATION URBAINE EN FRANCE

RÉTROSPECTIVE ET PROJECTIONS (EN %)

PROGRESSION ANNUELLE MOYENNE DE L'URBANISATION EN FRANCE RÉTROSPECTIVE ET PROJECTIONS (EN %)

PLACE DE PARIS DANS LA POPULATION FRANÇAISE

RÉTROSPECTIVE ET PROJECTIONS (EN %)

ÉVOLUTION DE LA TAILLE DES POPULATIONS À PARIS ET EN FRANCE

RÉTROSPECTIVE ET PROJECTIONS (EN MILLIERS)

En définitive, on constate une évolution très différenciée des grandes villes d'ici à 2050, et cela même au sein d'un espace géographique et économique homogène comme le montre le graphique suivant.

Les villes dans le monde sont placées dans des situations différentes selon l'évolution de leur démographie, de la part de la population rurale susceptible de les rejoindre et de la place du secteur tertiaire informel. A ce titre, Paris, Londres ou Moscou sont moins susceptibles d'évolutions marquées dans les prochaines décennies que des villes comme New Delhi, Bombay ou Mexico 15 ( * ) .

Urbanisation galopante à Delhi 16 ( * )

En l'espace d'un siècle, Delhi a vu sa population se multiplier par 50 : alors que la ville ne comptait que 238 000 habitants en 1911, on en dénombre plus de 12 millions à l'heure actuelle. Ces évolutions démographiques sont particulièrement liées à l'histoire du pays qui a amené Delhi en 1947, date de l'indépendance, à devenir la capitale de la nouvelle Union indienne. Cette croissance démographique démesurée s'est traduite par un étalement urbain rapide et impressionnant. L'agglomération a ainsi vu sa superficie passer de 174 km² en 1941 à plus de 600 km² en 1991. Il faut dire qu' « en l'absence de barrière naturelle, la ville a pu s'étaler en tache d'huile en absorbant des villes et villages de sa périphérie dans son propre espace urbain » 17 ( * ) . C'est pourquoi aujourd'hui, quand on évoque Delhi, il est plus pertinent d'y englober son agglomération (22 millions d'habitants au total ) tellement les frontières sont poreuses entre la ville centre et les villes périphériques qui l'entourent.

L'urbanisation centrifuge de Delhi fait qu'à présent l'augmentation de la population est « plus importante dans les zones rurales de la ville (en périphérie) que dans les zones urbaines (9,6 % contre 3,8 % d'après le recensement de 1991) » 18 ( * ) . Ce phénomène récent s'explique en grande partie « par la disponibilité des terrains à des prix plus modérés » 19 ( * ) et la généralisation des moyens de transport individuel qui facilitent les déplacements centre/périphérie. Cependant, malgré un certain dépeuplement du centre-ville, c'est encore là que la population y est la plus dense : 616 habitants/ha contre 135 en moyenne dans l'agglomération.

Si Delhi connaît une urbanisation galopante, il faut tout de même noter que l'Inde reste un pays à dominante rurale avec un taux d'urbanisation de 27,8 % en 2001. D'autre part, le processus d'urbanisation « concentrant de plus en plus d'activités et de populations autour de quelques grandes métropoles » 20 ( * ) est inégal sur l'ensemble du territoire et laisse de côté les villes petites et moyennes qui se trouvent relativement marginalisées.


* 11 « La ville est vivante », séminaire organisé par la Fabrique de la Cité à Hambourg en avril  2010

* 12 « Les villes du futur : « rêves ou cauchemars ? », actes de l'atelier de prospective du 29 avril  2010, rapport d'information n° 510 2009-2010 de M. Jean-Pierre Sueur

* 13 « L'attitude prospective », in Étapes de la Prospective, bibliothèque de la prospective, 1967,   introduction par Jean Darcet

* 14 Ne pas confondre mégapole : ville de grande taille, (exemple Moscou) et mégalopole :(nappe : exemple le delta de la Rivière des Perles) ; Megalopolis est un terme qui a été inventé en 1961 par Jean Gottmann (1915-1994), géographe français travaillant aux Etats-Unis à Harvard, pour désigner «le long ruban quasi continu d'aires urbaines et suburbaines s'étendant de Boston au Sud du New Hampshire à Washington et Richmond au nord de la Virginie, et des côtes de l'Atlantique aux contreforts des Appalaches».

* 15 On note qu'en France, le phénomène de concentration urbaine s'est interrompu dans les années 2000. Les analyses de l'INSEE montrent que cela correspond à une reprise de la croissance démographique dans les petites villes et les campagnes. Mais cette croissance n'est pas homogène. Elle concerne principalement les communes situées dans un rayon de 30 à 40 kilomètres des villes. Il s'agit, pour l'essentiel, d'une rurbanisation qui constitue l'une des modalités de ce qu'on peut considérer comme de l'étalement urbain.

* 16 Cet encadré et les suivants, qui résument les analyses développées dans le Tome II, ont été rédigés par Baptiste Prudhomme

* 17 Voir « Les transformations urbaines en Inde : Delhi et l'émergence de nouvelles formes urbaines » dans le Tome II

* 18 Ibid.

* 19 Ibid.

* 20 Ibid.

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