3. Quels effets ?

Dans le complément D. au rapport du Conseil d'analyse économique intitulé « Investissement direct étranger et performances des entreprises », l'auteur présente des résultats contrastés qui convergent toutefois vers le constat d'un effet négatif des investissements directs étrangers sortants sur les flux du commerce international de la France.

Dans une estimation, ces investissements provoquent une hausse de 9,6 % des exportations mais également une hausse de 17,9 % des importations (dans l'industrie considérée et vis-à-vis du partenaire considéré). Dans une autre estimation, les investissements sortants n'auraient pas d'effet (ni positif, ni négatif) sur les exportations mais entraîneraient une augmentation de 5,1 % des importations.

De leur côté, les investissements directs étrangers entrants auraient également des effets défavorables sur le commerce extérieur français à travers une hausse des importations plus élevées que celle des exportations.

Au total, les investissements directs étrangers entrants et sortants contribueraient à la dégradation du commerce extérieur mais dans une faible mesure.

En outre, des évolutions temporelles devraient être constatées avec d'un côté un bilan de plus en plus négatif de l'effet des investissements directs à l'étranger et, de l'autre, une atténuation de l'impact négatif de ce même bilan pour les investissements directs étrangers en France.

Ces résultats sont relativement fragiles :

ils relèvent d'une approche macroéconomique qui, dans les quelques études sur ce sujet, présentent des résultats généralement plus favorables que les analyses sur données individuelles. Ce biais n'est pas nécessairement illégitime notamment parce que les approches macroéconomiques prennent en considération les enchaînements dynamiques résultant des effets de compétitivité liés aux délocalisations verticales. Mais, il peut être difficile de capter l'ensemble des incidences sur les variables macroéconomiques des investissements à l'étranger compte tenu notamment des particularités sectorielles qui les caractérisent ;

leur variabilité selon les méthodes d'estimation employées montre que le cadre d'analyse (par équations gravitationnelles) est vulnérable aux hypothèses ;

les données utilisées ne prennent pas totalement en compte la tendance à l'amplification des mouvements de capitaux et à la déformation des motifs suivis par les entreprises ;

un certain nombre de choix (en particulier le PIB/tête) faits pour estimer les variables de compétitivité sont discutables.

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