DÉPLACEMENT EN ALLEMAGNE

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MARDI 11 ET MERCREDI 12 FÉVRIER 2014

LISTE DES PERSONNES RENCONTRÉES EN ALLEMAGNE

M. Emmanuel Cohet , consul général de France à Munich

M. Florent Cheval , consul général adjoint à Munich

M. Michel Giacobbi , consul général de France à Düsseldorf

M. Jürgen Muth , directeur général du stade Allianz Arena de Munich

Mme Nadine Huber , directrice marketing du Bayern Basketball

Mme Edith Rubenbauer , conseillère de la ville de Munich chargée de l'éducation et du sport

Dr. Michael Gerlinger , directeur des affaires juridique du FC Bayern Munich

M. Bodo Menze , responsable des relations internationales du FC Gelsenkirchen-Schalke 04

MM. Claudio Kasper et Michael Scharold , adjoints de la directrice financière du club

M. Klaus Hermandung , adjoint au maire de Gelsenkirschen en charge du tourisme et de la culture et Dr. Schrader

Pr. Dr. Christoph Breuer , directeur de l'Institut d'économie et de management du sport auprès de l'Université Allemande du Sport de Cologne

COMPTE RENDU DES ENTRETIENS EFFECTUÉS
EN ALLEMAGNE

Mardi 11 février 2014 - Munich

Visite du stade de l'Allianz Arena avec M. Muth, directeur général

Le stade Allianz Arena se situe à 15 kilomètres de Munich et le coût de sa construction s'est élevé à 340 millions d'euros. Son inauguration a eu lieu en 2005 après 30 mois de travaux. Il n'y a pas eu de réaménagement depuis. Sa capacité d'accueil est de près de 70 000 places.

Historiquement, il y avait déjà un stade olympique dans la ville de Munich (le vieux stade municipal qui appartient à la ville et qui a été construit pour les Jeux olympiques de 1972) mais les équipes de football souhaitaient disposer d'un stade dédié à leur sport. La municipalité de Munich ne s'est pas opposée à un tel projet mais a souhaité que soient respectées deux conditions : d'une part, les 340 millions d'euros nécessaires à la construction du stade devaient être intégralement financés par des investisseurs privés et aucun argent public ne devait être mobilisé pour cette opération ; d'autre part, ce projet devait recueillir l'accord de la population et un référendum a donc été organisé à l'initiative du conseil municipal qui s'est traduit par un vote favorable aux deux tiers de la population. Ce référendum pour la construction d'une infrastructure sportive à Munich est le seul exemple en Allemagne.

En 2001, après le résultat positif du référendum, les autorités ont recherché un site et les équipes d'architectes de renom ont réalisé un projet. C'est la ville de Munich qui disposait du foncier et a fait le choix d'un bail emphytéotique, ce qui implique qu'à l'issue de ce bail c'est la ville qui redeviendra propriétaire de l'infrastructure.

En Allemagne, les collectivités territoriales et les villes en particulier donnent surtout des garanties. Elles usent principalement du cautionnement pour que les clubs puissent se procurer des prêts à taux réduits. Elle se refuse en revanche à donner des subventions directes aux clubs pour ne pas être en contradiction avec la législation communautaire sur les aides d'État.

En moins de trois ans et demi, on est passé de la conception initiale à l'achèvement de la construction, la volonté partagée des collectivités territoriales, des acteurs économiques, et des citoyens, de disposer d'une telle infrastructure a été décisive. À l'époque le choix a été de limiter à 66 000, ce qui paraît pertinent aujourd'hui, car le FC Bayern arrive à remplir son stade à chaque match.

Le stade compte deux clubs résidents : le FC Bayern de Munich et le Bayern 1860. Le public des deux clubs résidents est très différent : pour le FC Bayern, il s'agit surtout d'un public d'abonnés. À l'origine, il y avait une seule société dans laquelle chaque club disposait de 50 % des parts. Mais le FC Bayern a ensuite racheté la totalité des parts du Bayern 1860. Les deux clubs se sont surtout mis d'accord pour rendre compatibles leurs calendriers de match, et même si les deux équipes ont des matchs sur le même week-end il est techniquement possible de préparer à nouveau le stade en moins de 24 heures. Les prix des billets oscillent entre 15 et 100 euros.

Le stade n'accueille que le football comme discipline sportive, et il n'y a pas d'autres exploitations commerciales du terrain. Seuls les espaces de type loges et salles sont loués pour des événements privés. Cela résulte d'une condition posée par la municipalité à l'époque : dans ce stade, seuls les matchs de football peuvent être disputés. Toutes les autres activités doivent avoir lieu dans le vieux stade olympique. Dans les espaces intérieurs, les gestionnaires ont toute latitude pour organiser les activités qu'ils souhaitent.

Allianz est le principal partenaire du stade du club. Les grandes entreprises allemandes achètent ou louent des loges VIP . Les prestations offertes dans ces loges sont d'une qualité exceptionnelle et constituent une ressource essentielle pour la société d'exploitation. La ville ne dispose pas de loges, mais a la garantie de disposer d'un quota de places dans le stade. Allianz détient des droits de nomage jusqu'en 2031. Elle possède à ce titre l'exclusivité de la publicité dans le stade hors des jours de match, mais partage les espaces publicitaires les jours de match. La société du FC Bayern est propriétaire de l'infrastructure. L'intérêt pour le club est de bénéficier de la renommée d'Allianz et surtout de la garantie d'un partenariat à long terme. Les responsables du FC Bayern insistent sur l'importance du nomage d'Allianz, leur club disposant lui aussi tout comme Francfort et Düsseldorf d'un partenariat avec une grande entreprise.

Il existe trois modèles de développement et d'exploitation des stades en Allemagne : le stade municipal (la majorité des cas en Allemagne, le stade appartenant à un club et le stade appartenant à des gérants indépendants). Le deuxième et le troisième modèle sont des modèles de gestion privée beaucoup plus développés pour les clubs de la Bundesliga .

Malgré le principe de non-subventionnement, il y a eu une mobilisation de financements publics de façon indirecte. C'est le cas pour les infrastructures de transport reliant le stade puisque l'autoroute a été financée par l'État. La République fédérale a dû financer l'aménagement de l'autoroute sur quatre voies, qui était indispensable, alors que les routes d'accès et le métro ont été financés par la Ville et le Land de Bavière. C'est surtout la ville qui a investi dans les infrastructures et c'était d'ailleurs une des questions posées dans le cadre du référendum aux citoyens. La municipalité a saisi l'opportunité de la construction du stade pour moderniser son réseau transport. La ville avait également posé comme condition, la création de 11 000 places de parking et de 350 places de stationnement pour les autobus, dont le coût d'investissement de 60 millions d'euros n'est pas récupérable pour l'exploitant.

La gestion privée permet au club d'avoir la main sur les revenus issus de la billetterie et de l'hospitalité (exploitation des loges). Le business model repose sur un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros par an perçus par la société d'exploitation. Les recettes sont issues de la billetterie et du merchandising ; de la location des loges (17 millions d'euros) ; du nomage ; de la location du stade au club Munich 1860 ; des événements privés et des revenus des parkings. S'agissant des risques de l'aléa sportif, le business model repose sur « des hypothèses très conservatrices » anticipant la seule présence du FC Bayern en Bundesliga , c'est-à-dire sans prendre en compte les revenus issus de la Champions League . La valeur comptable du stade inscrit à l'actif de la société concessionnaire est de 200 millions d'euros.

La société concessionnaire, désormais possédée à 100 % par le FC Bayern, est propriétaire de l'infrastructure et loue celle-ci tant au club du FC Bayern qui joue en Ligue 1 qu'au club Munich 1860 qui joue en Ligue 2, selon des tarifs différenciés afin de tenir compte du fait que le premier club est beaucoup plus rentable que le second. La société d'exploitation est aujourd'hui dans une phase bénéficiaire. Les charges d'emprunt bancaire et d'intérêts seront payées dès 2020 et le stade sera complètement amorti en 2025. Elle envisage plusieurs pistes pour diversifier ses revenus : les tours organisés sont une source de financement croissante, le stade accueillant 400 000 visiteurs par an, et le musée du FC Bayern connaît lui aussi une augmentation de ses revenus.

La gestion de l'enceinte est une des problématiques importantes auxquelles les gestionnaires doivent faire face tant du point de vue de l'éclairage que de l'entretien de la pelouse. En effet, compte tenu de l'insuffisance de l'ensoleillement naturel, la pelouse doit être exposée à un ensoleillement artificiel.

L'aréna emploie 22 permanents travaillant pour la société concessionnaire, 100 personnes travaillant lors de l'organisation d'événements et 1 500 personnes pour les jours de match. Il y a très peu de bénévoles.

Pour les matchs nationaux, l'Allemagne a mis en place un système de rotation des stades au niveau national. C'est ainsi que l'équipe nationale joue dans une douzaine de villes différentes. C'est à la fédération allemande de football de payer à chaque fois pour la location de l'enceinte sportive utilisée.

Les exigences des instances internationales du football à l'égard des stades (normes, télévision, aménagement) deviennent trop contraignantes et posent des questions en termes de rentabilité même du stade.

Entretiens avec des responsables du FC Bayern Basketball à l'Audi Dome

Le club de basketball du FC Bayern est géré par une association et non pas par une société à capital. Le club compte 3 000 abonnés, qui dépendent d'une tarification en cinq catégories. Il s'agit aujourd'hui de la meilleure équipe de basketball d'Allemagne.

Ce club joue dans un stade qui appartient la ville de Munich et qui est donc loué pour l'occasion. Le club supporte donc le loyer annuel ainsi que les frais d'entretien de chauffage.

La capacité d'accueil du stade est de 6 700 spectateurs, les matchs attirant en moyenne 6 000 spectateurs. Le personnel est employé par l'association et il n'y a donc pas de mise à disposition d'agents de la part de la ville. L'association fonctionne avec un budget de 9 millions d'euros par an.

Des réflexions sont actuellement en cours pour construire une nouvelle enceinte en 2018 avec une capacité d'accueil de 10 000 places. Le partenaire qui souhaite aujourd'hui porter ce projet d'aréna multifonctions couverte est la société Red Bull. Mais la priorité de Red Bull pour cette nouvelle enceinte potentielle reste le hockey et rien n'est décidé à l'heure actuelle sur la multi-utilisation avec le basketball. Le propriétaire de cette nouvelle enceinte serait soit la ville, soit le FC Bayern, soit la société Red Bull, les discussions étant toujours en cours.

L'Audi Dome accueille aussi d'autres événements sportifs ou des conférences, les concerts et les spectacles étant plus rares dans cette enceinte. La ville loue l'infrastructure à l'équipe de basketball et attend donc que l'utilisation des lieux soit dédiée principalement à ce sport.

Le contrat de nomage avec la société Audi est une source de revenus importante et court jusqu'en 2016. La location des espaces lounge et VIP permet également de dégager des recettes complémentaires.

L'aménagement intérieur a été pensé pour que les gradins soient le plus proche possible du terrain.

Entretien avec Mme Edith Rubenbauer, conseillère de la ville de Munich chargée de l'éducation et du sport

En Allemagne, il existe une interdiction pour les collectivités territoriales de subventionner les clubs professionnels. Les seules aides qui existent sont destinées aux jeunes. La ville de Munich est propriétaire de l'Audi Dome. C'est pourquoi elle a financé sa rénovation. Elle le met à disposition de la section basketball du FC Bayern de Munich contre un loyer à tarif réduit. Le niveau de la redevance est libre et ne fait pas l'objet d'un contrôle du juge mais elle doit être fixée à un niveau raisonnable. Il y a un projet de nouvelle salle que la ville regarde de manière favorable et dans lequel elle est impliquée.

Il existe par ailleurs un projet à Munich d'une grande école des sports qui pourrait ouvrir en 2017 ou 2018 et qui est porté par le Land .

Un référendum a été organisé suite à une décision du conseil municipal sur l'opportunité d'accueillir les Jeux olympiques d'hiver à Munich en 2022. La participation a été de 29 à 35 % selon les régions concernées et le résultat a été négatif.

Entretien avec le Dr. Michael Gerlinger, directeur des affaires juridique du FC Bayern Munich, puis visite des infrastructures du siège

En France, les relations entre les collectivités territoriales et les clubs sportifs sont beaucoup plus continues qu'en Allemagne. En dehors de la sécurisation des stades, les collectivités territoriales sont en réalité très peu liées aux clubs sportifs dans notre pays.

Le FC Bayern est avant tout une association sportive qui regroupe plusieurs disciplines comme le basketball, le handball ou encore les échecs. S'agissant du football, l'association sportive a créé une société anonyme chargée de gérer le football professionnel uniquement. L'association sportive est davantage en lien avec les collectivités territoriales.

C'est la société anonyme qui a la propriété du stade de l'Allianz Arena. La gestion est donc totalement privée. Les Allemands sont en effet très favorables à la possession des infrastructures par les clubs. Avant la construction de l'Allianz Arena, le FC Bayern louait l'Olympia Stadium à la ville. Le stade privé est la base de l'avenir du sport, car il permet au club de disposer d'une infrastructure générant de l'argent, ce qui permet ensuite de se payer des joueurs de renommée mondiale et donc d'offrir du grand spectacle au public.

Le budget de la société anonyme est de 400 millions d'euros par an. Elle regroupe 500 employés permanents en plus des saisonniers. Entre 35 et 40 % des recettes sont issues de la billetterie et entre 35 et 40 % sont issus du merchandising . Seulement 20 à 22 % des ressources proviennent des droits TV, ce qui crée une plus faible dépendance à l'égard de cette ressource. Le club espère tirer une source de revenus complémentaires grâce à l'exploitation sur Internet du match et des meilleurs moments en rediffusion.

Le rachat par le FC Bayern des parts du club Munich 1860 dans le stade (soit 50 %) a été rendu nécessaire par la faillite de ce dernier. Aujourd'hui, le stade est une infrastructure partagée entre deux clubs : le FC Bayern de Munich et le Munich 1860. C'est ce qui explique les changements de couleur du stade, la possibilité technique de changement chromatique des murs de l'enceinte ayant été envisagée dès la conception.

Le FC Bayern de Munich ne serait pas affecté si le Munich 1860 souhaitait trouver un autre stade. Le business model du FC Bayern n'en souffrirait pas. Aujourd'hui, le FC Bayern n'est absolument pas dépendant financièrement.

En plus du stade, les locaux du siège du club ainsi que le centre d'entraînement sont la propriété de la société anonyme du FC Bayern.

Les relations avec la ville se résument à des relations avec une autorité qui règle les questions de sécurité et d'organisation lors des matchs (forces de police, gestion des supporters, accès au stade, pompiers, etc.).

Mercredi 12 février - Düsseldorf

Accueil de M. Bodo Menze, responsable des relations internationales du FC Gelsenkirchen-Schalke 04 et de M. Jérôme Barton, représentant la ville qui ont accompagné la délégation toute la journée puis réunion avec MM. Claudio Kasper et Michael Scharold, adjoints de la directrice financière du club (modèle économique des clubs de foot, questions du financement des stades, de leur entretien, de leurs autres utilisations...) et visite du stade Veltins Arena par M. Rüdel.

M. Bodo Menze, responsable des relations internationales du FC Gelsenkirchen-Schalke 04 . - C'est en 1997 qu'a eu lieu l'inauguration de l'Arena, aujourd'hui baptisée Veltins Arena. Le coût de la construction de cette infrastructure s'élève à 160 millions d'euros, dont le financement a été assuré par des emprunts bancaires du club et par des investissements de la part de partenaires privés. Le stade constitue donc un actif pour le club.

La marque Veltins est celle d'une brasserie allemande qui possède les droits relatifs au nomage du stade. Ce partenaire a acheté les droits et alimente en bière les lieux de restauration dans le stade, ce qui constitue une source considérable de revenus.

M. Claudio Kasper, adjoint de la directrice financière du club . - FC Gelsenkirchen-Schalke 04 est aujourd'hui un groupe sportif comprenant une société mère, organisée sous la forme d'une structure réunissant une société financière, une association et sept filiales. Le montage complexe est organisé ainsi :

1) une société émettrice d'obligations actuellement liquidation ;

2) une fondation pour les projets sociaux, tels que l'aide aux enfants défavorisés ;

3) « l'Arena management », la société qui gère la billetterie (notamment les concerts) et la restauration pour le public. Elle possède sa propre filiale qui gère la restauration et qui a été vendue ;

4) la société d'exploitation des droits du club et du stade ;

5) une société créée pour des raisons purement fiscales gérant deux autres sociétés en commandite, dont une société en commandite de construction du stade, qui est propriétaire de l'infrastructure et qui perçoit le loyer issu de l'occupation de l'enceinte sportive. Le capital de cette société est possédé à la fois par la ville qui est minoritaire et par des actionnaires privés qui sont majoritaires. C'est cette société qui détient 100 % de la propriété du stade.

La ville étant actionnaire du stade, elle perçoit une partie des bénéfices lorsqu'il y en a.

Le FC Gelsenkirchen-Schalke 04 représente 120 000 membres de l'association qui payent une cotisation annuelle et qui sont prioritaires pour l'achat de billets lors des matchs. Le stade a une capacité d'accueil de 62 000 personnes tandis que le club a un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros par an (le chiffre d'affaires total des clubs de la Bundesliga en 2012-2013 s'établissant à 2 milliards d'euros), 400 employés en contrat à durée indéterminée et 1 000 personnes intérimaires ou auxiliaires.

Il incombe à un conseil de surveillance, élu par l'assemblée générale de l'association, de désigner la présidence. Un des objectifs à long terme fixé par l'association est le développement du sport pour les jeunes.

La situation du football professionnel en 2012 fait apparaître le classement suivant : la ligue anglaise est en tête, suivie de la ligue allemande, de la ligue espagnole, de la ligue italienne, et de la ligue française. Les Allemands font la promotion d'un football durable c'est-à-dire sans dette. Les clubs allemands sont inquiets de la problématique de l'endettement des clubs italiens ou espagnols. Par ailleurs, ils désapprouvent les investissements financiers considérables du PSG notamment pour l'achat des joueurs. Pour eux, il s'agit d'une question d'équité sportive.

Les dirigeants du FC Gelsenkirchen-Schalke ne sont pas opposés à la limitation de la part des salaires des joueurs dans les dépenses globales du club. Le salary cap (plafonnement) existe aux États-Unis pour la ligue de basketball ou encore de hockey. Toutefois si un tel plafonnement était mis en place, les joueurs trouveraient d'autres moyens pour accroître leurs revenus, tels que l'introduction en bourse par exemple.

Ce modèle de gestion repose sur un équilibre de recettes entre la billetterie, le sponsoring , et le merchandising. Il convient d'insister sur l'équilibre entre les recettes de billetterie et les apports des investisseurs privés. La gestion est d'ailleurs soumise au contrôle de l'UEFA.

Ce modèle de gestion est consolidé par le caractère équilibré des sources de financement. Le chiffre d'affaires du club repose : à 31 % sur l'exploitation des droits TV (répartis nationalement par la ligue) ; à 20 % sur les recettes de billetterie des matchs ; à 31 % sur le sponsoring et la publicité ; et à 20 % sur l'organisation d'autres événements (concerts, conférences etc.).

L'Arène multifonctions est un concept très important car elle permet de diversifier le business model . Le stade génère ainsi 23 millions d'euros de chiffre d'affaires par an. Cette contrainte de la multifonctionnalité oblige toutefois à gérer la complexité de la coordination du calendrier des artistes avec les événements sportifs.

Entretien avec les représentants de la Mairie de Gelsenkirchen, représentée par MM. Klaus Hermandung, adjoint en charge du tourisme et de la culture et Dr. Schrader.

Le FC Gelsenkirchen-Schalke 04 est en quelque sorte le « joyau de la ville », car grâce à ce club de football la ville est mondialement connue. En quelque sorte le sport constitue une vitrine de communication et de publicité pour la municipalité.

La ville de Gelsenkirchen entretient d'excellentes relations avec les différents clubs sportifs mais oriente son action de soutien financier sur d'autres sports que le football.

La municipalité finance les sports qui ne disposent pas de revenus générés par les investisseurs privés comme le football.

Elle est favorable à un modèle basé sur la propriété privée de l'infrastructure sportive car cela permet de limiter les risques financiers pour le contribuable allemand.

Rencontre avec le Prof. Dr. Christoph Breuer, directeur de l'Institut d'économie et de management du sport auprès de l'université allemande du sport de Cologne.

À l'origine, les stades appartenaient aux villes qui se portaient caution du club en cas de problèmes. De nos jours, seuls deux stades de football appartiennent à des clubs, celui de Munich, dont les coûts d'exploitation ne seraient pas couverts par les recettes du fait du coût d'entretien trop élevé, et celui du Schalke 04 qui ne serait pas non plus rentable.

Les clubs qui connaissent une relégation en deuxième division doivent supporter une perte de recettes d'au moins un tiers.

En Allemagne, le rôle des collectivités territoriales reste moins important qu'en France en matière de sport professionnel. Les fédérations financent le sport de haut niveau tandis que les Länder financent le sport de masse. En cas de faillite d'un club, la ville serait forcée d'apporter son concours, aucune ville ne pouvant se priver de la notoriété d'un club.

Le cas de Munich reste à part. Comme à Paris, il y a beaucoup de spectateurs. Mais en Allemagne, il n'y a pas assez d'événements dans les stades pour qu'ils soient rentables. Les stades ne peuvent être financés uniquement par les matchs même quand deux clubs utilisent le même stade.

En Allemagne, il existe une réglementation particulière qui impose à l'association sportive de détenir au moins 50 % du capital du club afin d'éviter les investissements éphémères, notamment étrangers. Par ailleurs, le système allemand des licences est plus strict que le « financial fair-play ». Le nomage concerne le nom des stades et pas celui des clubs.

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