III. LA CRISE ÉCONOMIQUE

Les tableaux ci-après montrent que la crise financière est devenue économique dès 2008, le choc le plus important étant supporté durant l'année 2009, particulièrement en termes de chômage. Tous les critères vont dans le même sens : croissance économique, degré de mobilisation de l'appareil de production, chômage.

Comme on le développera plus loin 49 ( * ) , la grande différence entre les États-Unis et la zone euro, c'est que les premiers, réagiront très vite, puissamment et surtout en ne séparant pas remise en ordre de la sphère financière et relance économique : politique des taux directeurs, mise en place d'un plan d'aide à la consommation dès 2008 et de relance (ARRA) dès 2009, politique massive de quantitative easing .

Rien à voir avec la politique timorée des responsables de la zone euro, préoccupés avant tout par le redémarrage du système financier, l'activité étant censée suivre. Mais peut-on reprocher à des banquiers, essentiellement chargés de faire respecter les traités, de ne se préoccuper que de leur pré carré ? Le reproche s'adresse beaucoup plus aux architectes d'un système censé fonctionner sans direction politique démocratique légitime.

Quoi qu'il en soit, les résultats sont en faveur des États-Unis.

Au quatrième trimestre 2015, la zone euro a juste récupéré son niveau d'activité du dernier trimestre 2007, alors qu'il est 11 % plus élevé aux États-Unis. Même si les différences de résultats en termes d'emplois sont plus difficiles à apprécier au vu du caractère très discutable des modalités de comptabilisation, ils semblent eux aussi meilleurs.

• Taux de croissance et taux de chômage

• Taux directeurs Fed et BCE

La Fed a abaissé plus vite et plus fortement ses taux directeurs que la BCE. On note que, en 2009 et en 2011, la BCE est tentée de remonter ses taux, comme si l'inflation menaçait. Il faudra attendre l'arrivée de Mario Draghi pour que les politiques convergent de part et d'autre de l'Atlantique.

• Niveau d'activité économique

Ces graphiques, que l'on doit à Thomas Piketty, montrent bien que la crise économique est partout dès 2008, un peu plus vive dans la zone euro qu'aux États-Unis cependant. Ils montrent aussi la plus grande efficacité de la gestion étasunienne de la crise économique. À noter les destins divergents de l'économie grecque et de l'Allemagne, la gradation des situations entre les autres membres de la zone euro.

• Degré de mobilisation de l'appareil de production

Source : Factset janvier 2010


* 49 Voir, au sein de la quatrième partie, le développement intitulé « Des stratégies bien différentes ».

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