B. DÉVELOPPER DES AXES DE RECHERCHE PERTINENTS

Les axes de recherche en psychiatrie des mineurs doivent également reposer sur des choix pertinents. A côté de la recherche fondamentale, la recherche clinique doit être tournée vers les sujets déterminants pour la qualité de la prise en charge.

Le Pr Bruno Falissard a insisté sur la nécessité d' « évaluer des choses qui servent aux patients » 179 ( * ) . La psychiatrie, et notamment la psychiatrie des mineurs, recourt de manière importante à des prise en charge non médicamenteuses qu'il est possible, utile et important d'évaluer. Il affirme ainsi que dans l'immédiat, il faudrait pouvoir évaluer les psychothérapies notamment pour savoir si elles sont conformes aux recommandations nationales ou internationales.

De façon générale, les orientations des grands instituts de recherche ont été considérées par plusieurs interlocuteurs comme trop tournées vers d'autres thématiques de recherche. Le Dr Anne-Laure Sutter-Dallay a ainsi considéré que « l'on manque cruellement d'évaluation de nos systèmes de soins en dehors des prises en charge médicamenteuses et des vulnérabilités génétiques » 180 ( * ) .

Proposition n°50 : Encourager, sous l'égide de la Haute Autorité de santé (HAS), l'évaluation des stratégies non médicamenteuses en psychiatrie afin de vérifier leur conformité aux recommandations nationales et internationales.

L'un des moyens permettant d'identifier les problématiques de recherche les plus pertinentes serait de s'appuyer sur les travaux de la HAS. Celle-ci a en effet indiqué que « lors de l'élaboration de recommandations médicales, lorsque l'absence de données sur certains thèmes est identifiée, la Haute Autorité de santé peut alors proposer ces sujets pour des travaux de recherche. » 181 ( * )

En dehors de la recherche médicale, les études médico-économiques en matière de psychiatrie et de psychiatrie des mineurs plus particulièrement gagneraient à être développées. Celles-ci sont en effet de nature à faire apparaître le coût économique et social des pathologies mentales et de l'absence de leur prise en charge ainsi que l'intérêt comparé des différentes formes de thérapie pour le patient et pour le système de santé.

La Fondation Santé des Étudiants de France a par ailleurs indiqué lors de son audition 182 ( * ) que le domaine des soins-études méritait une attention particulière à cet égard afin de démontrer l'impact positif de ces dispositifs.

Proposition n°51 : Soutenir les études médico-économiques, notamment dans le domaine des soins-études.

La recherche reste aussi trop exclusivement cantonnée aux spécialités médicales. Dans le domaine de la psychiatrie des mineurs comme dans d'autres, la France pourrait s'inspirer des pratiques existantes dans des pays comme le Canada et développer la recherche paramédicale. Cette recommandation a notamment été émise par le HCSP.

Proposition n°52 : Développer la recherche paramédicale dans le domaine de la psychiatrie des mineurs.


* 179 Audition du mercredi 25 janvier 2017.

* 180 Audition du mercredi 25 janvier 2017.

* 181 Audition du mercredi 11 janvier 2017.

* 182 Audition du mercredi 8 février 2017.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page