III. LA VILLE DE NICE : LE DÉPLOIEMENT D'UN RÉSEAU DE VIDÉOPROTECTION DANS UNE GRANDE COLLECTIVITÉ URBAINE

A. LES OBJECTIFS

En 2002 76 ( * ) , avec un taux de criminalité de 130 pour 1 000 habitants, la ville de Nice occupait la deuxième place des villes françaises de plus de 250 000 habitants en matière de délinquance. Elle a donc décidé, en 2008, de développer un réseau de vidéoprotection de grande ampleur pour lutter contre la délinquance et accroitre le sentiment de sécurité de la population et des touristes.

Dans un contexte d'intensification de la menace terroriste, dramatiquement illustré par l'attentat du 14 juillet 2016, la sécurité est aujourd'hui devenue une composante essentielle pour garantir l'attractivité d'un territoire et maintenir son potentiel touristique. La ville de Nice a donc choisi de maintenir, dans ses politiques publiques, cette priorité en faveur de la sécurité « intelligente ».

B. LES MOYENS

Depuis 2008, la ville de Nice déploie un double système de vidéoprotection et de vidéo-verbalisation relié à un centre de supervision urbaine (CSU) 77 ( * ) . Les données ainsi collectées sont automatiquement transmises aux services de la police nationale, de la gendarmerie, du parquet et des sapeurs-pompiers départementaux.

Le déploiement de la vidéoprotection permet aux policiers municipaux 78 ( * ) affectés au CSU d'assurer le maintien de l'ordre sur la voie publique au moyen d'un réseau de 1 250 caméras (contre 228 en 2008). Grâce à ce système de vidéoprotection « intelligente » 79 ( * ) , les autorités peuvent identifier en temps réel tout comportement suspect sur le territoire de la collectivité (intrusion, colis suspect, attroupement, etc.), répondre aux appels téléphoniques et transmettre à la police nationale et à la justice les images d'infractions. En vue d'affiner encore l'identification, une expérimentation est en cours pour développer un système de reconnaissance faciale. Toutefois, il ne pourra être déployé qu'après une évaluation législative, ce système n'étant aujourd'hui autorisé que pour le contrôle des passeports dans les aéroports.

Depuis 2010, les caméras de vidéoprotection sont également équipées d'un mécanisme de vidéo-verbalisation à destination des automobilistes. Garantissant une plus grande sécurité routière, ces caméras, installées sur le domaine public, permettent aux forces de l'ordre de dresser des procès-verbaux à distance contre les conducteurs en infraction avec le code de la route (circulation sur voie de bus, franchissement d'une ligne continue, stationnement en double ou triple file, etc.).


* 76 Chiffre des archives de la Gendarmerie nationale.

* 77 Créé en 2010, le centre de supervision urbaine se compose d'une salle de réception d'appels d'urgence et d'une salle de commandement et de décision, reliées à un système de géolocalisation qui permet la coordination renforcée entre la police nationale et les équipes d'intervention à proximité du lieu d'infraction.

* 78 70 policiers municipaux étaient recensés en 2014 lorsque la collectivité était dotée de 915 caméras de vidéoprotection.

* 79 Caméras dômes motorisées équipées de capteurs thermiques et connectées au réseau, garantissant une vision à 360° des évènements se déroulant sur la place publique. Les commerces et les sites sensibles ont aussi à leur disposition des commandes pour orienter eux-mêmes l'angle des caméras en cas d'urgence.

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