C. LA STRATÉGIE DU SOUPÇON

L'arme ultime pour décourager ceux qui voudraient regarder d'un peu trop près comment fonctionne la haute administration, c'est le procès en sorcellerie. Cette curiosité déplacée ne peut procéder que d'intentions mauvaises.

Dans la préface aux « intouchables » consacré à l'Inspection des finances, Ghislaine Ottenheimer rapporte ce propos édifiant de Jean-Claude Trichet alors Gouverneur de la banque de France qui la reçoit : « faire le procès des élites, c'est un vieux travers français, on a persécuté les juifs, les protestants, les aristocrates, les révolutionnaires... Aujourd'hui on s'attaque aux inspecteurs des Finances ! La « synarchie » a toujours été accusée de tous les maux. En France, on a besoin de bouc émissaires puissants ». Un tel propos, commente Ghislaine Ottenheimer, « est révélateur de la façon dont certains, au sein de cette élite, refuse toute remise en cause, veulent à tout prix entretenir le mythe de l'excellence et de la vertu. Comme si rien ne s'était passé. Il illustre cette fâcheuse habitude qu'ils ont de se mettre, d'emblée, en position d'autorité. Parce qu'ils savent ».

Une réaction aussi franche que celle de Jean-Claude Trichet est rare, beaucoup moins rares sont, comme a pu le constater la commission lors des auditions, les discours plus contournés, mais trahissant la même irritation.

Préconisation n° 1 . Promotion et financement des études générales sur les parcours administratifs et les passages par le secteur privé.

Préconisation n° 2 : Donner une existence légale à la catégorie A+ dans la fonction publique.

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