PREMIÈRE PARTIE - LA FILIÈRE SIDÉRURGIQUE FRANÇAISE POURSUIT SA TRANSFORMATION

I. LE SECTEUR SIDÉRURGIQUE, FONDATION STRATÉGIQUE DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE, POURSUIT SA MUTATION

L'histoire du secteur sidérurgique français est celle d'une transformation continue , parfois choisie, parfois subie, afin de s'adapter aux exigences d'un marché de plus en plus concurrentiel. Face à de nouveaux défis, les aciéristes accélèrent l'adaptation de leur secteur et de leur outil.

A. UNE FILIÈRE FRANÇAISE DUALE, MAIS HISTORIQUEMENT DOMINÉE PAR LES HAUTS-FOURNEAUX

L'industrie sidérurgique française se compose de plus de 420 établissements, répartis sur le territoire national et principalement dans la moitié Est du pays. Ils représentent 27 sociétés, appartenant à 15 groupes, pour la plupart internationaux. La sidérurgie emploie ainsi plus de 38 000 personnes.

La production d'acier se répartit en deux filières distinctes : la filière fonte, encore appelée filière haut-fourneau ou filière intégrée ; et la filière dite « à arc électrique », ou EAF :

• Dans les hauts-fourneaux , l'acier est produit à partir du minerai de fer et de coke. En brûlant dans le haut fourneau, le coke apporte la chaleur nécessaire à la fusion du minerai de fer ainsi que le carbone nécessaire à sa réduction. Dans un second temps, le convertisseur à l'oxygène assure la conversion de la fonte issue des hauts-fourneaux en acier.

• Dans les fours électriques , des aciers de récupération, c'est-à-dire de la ferraille, sont fondus pour produire de l'acier liquide.

L'acier liquide est ensuite coulé, parfois après ajout de ferro-alliages. Deux techniques existent : la coulée en lingots , devenue marginale, par laquelle l'acier est solidifié dans des moules en fonte, les lingotières. Une fois démoulé, l'acier est alors écrasé dans un laminoir pour être transformé en brames, ou par slabbing (pour en faire des produits plats) ou blooming (pour en faire des produits longs). La coulée continue , principale évolution technologique de la sidérurgie moderne, permet de couler directement des demi-produits sans passer par l'étape de laminage, emportant ainsi des gains de matière et de productivités conséquents.

Dans une dernière étape, les demi-produits obtenus peuvent être à nouveau laminés , d'abord à chaud entre 800 et 1200°C, puis à froid, afin d'étirer et d'amincir le métal pour lui donner les caractéristiques souhaitées. L'acier est ainsi produit sous forme de plaques, de tôles ou de bobines.

Au niveau mondial, les deux tiers de l'acier produit sont issus de la filière intégrée, bien que la part des aciéries électriques augmente dans les pays développés.

La filière française se distingue par un fort recours au procédé intégré de production d'acier . Environ 70 % de la production française d'acier est issue de cette filière intégrée, centrée sur les sites de Fos-sur-Mer et de Dunkerque. Ces usines de très grande taille fournissent d'importants volumes d'acier brut, de haut niveau technologique, à une échelle compétitive. Le reste de la production française provient d'une vingtaine d'aciéries de la filière électrique . Ces sites sont plus récents que les grandes usines intégrées et bénéficient d'un prix avantageux de l'électricité.

Composition de la filière sidérurgique française

Source : A3M, 2018 3 ( * )

Implantation des sites sidérurgiques français

Source : A3M


* 3 À la date de rédaction de ce rapport, l'effectif de l'aciérie British Steel Saint-Saulve, ex-Ascoval, était de 267 salariés.

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