D. UN NÉCESSAIRE RETOUR À LA NORMALE RAPIDE DES SERVICES PUBLICS

1. Des services public, preuve de la présence de l'État

Dans une période post-catastrophe où peuvent devenir prégnants des sentiments de déconnexion vis-à-vis du monde ou d'abandon, la présence des pouvoirs publics est déterminante pour montrer le redémarrage et la prise en main de celui-ci par les autorités locales , État et collectivités.

La reprise des services des collectivités et de l'État est, au-delà de l'aspect symbolique et de l'enjeu psychologique de présence des pouvoirs publics aux côtés de la population , une nécessité pour pouvoir garantir le retour à la vie quotidienne et la bonne mise en route des démarches post-catastrophe. En effet, la présence des services préfectoraux et des collectivités permet souvent, pour des populations sinistrées ou précaires, un accompagnement. Ils sont, pour beaucoup, une porte d'entrée pour des informations et une première assistance .

Pour autant, la reprise des différents services, comme des entreprises de gestion des réseaux ou des déchets, est conditionnée à la disponibilité des personnels qui, eux aussi, peuvent être sinistrés et avoir à gérer leurs proches et les dommages subis sur leur habitation.

2. Dans le cas d'Irma, l'importance de la rentrée scolaire

L'ouragan Irma, qui a frappé les Îles du Nord à la fin de l'été 2017, a entièrement détruit cinq des vingt-et-un établissements scolaires de Saint-Martin 10 ( * ) , comme le soulignait le préfet Philippe Gustin devant la délégation. Permettre aux élèves de réintégrer les écoles, collèges et lycées était une priorité de l'État et de la collectivité de Saint-Martin. Dès le 26 septembre, trois établissements de Quartier d'Orléans ont pu rouvrir.

Au-delà de l'indisponibilité d'établissements détruits par l'ouragan, la question était également celle de la présence d'enseignants en nombre suffisant . Un certain nombre, non originaires de l'île de Saint-Martin, avaient quitté le territoire lors du passage du cyclone. Cela avait renforcé le sentiment d'abandon du territoire et de sa population par les personnels de l'État, comme le rappelait le délégué interministériel aux risques majeurs outre-mer, Frédéric Mortier, devant la délégation 11 ( * ) .

La rentrée scolaire a pu se faire après les vacances de la Toussaint, le 6 novembre 2017, en présence du Premier ministre, M. Édouard Philippe. Elle a été perçue comme un moment symbolique de reprise de la vie quotidienne. Aussi, la réouverture des établissements permettait, au-delà du « retour à la normale » précaire, de reformer un environnement social pour les élèves ayant pour beaucoup leurs logements sinistrés.

La préfecture 12 ( * ) indique qu' en octobre 2017, 15 établissements scolaires sur 21 ont été progressivement rouverts dans des locaux partiellement réhabilités . Aussi, 5 établissements scolaires ont été transférés dans les établissements ouverts. Des rotations matin/après-midi ont été mises en place. Avec l'avancée des travaux et la réouverture d'établissements, les rotations ont été supprimées. Le collège Soualiga et le collège Robert Weinum ainsi que les écoles maternelles et élémentaires de Sandy Ground ont cependant maintenu la rotation matin/après-midi durant toute l'année scolaire.


* 10 Audition de Philippe Gustin, préfet de la Guadeloupe, délégué interministériel à la reconstruction des îles de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, le 14 novembre 2018.

* 11 Audition de Frédéric Mortier, délégué interministériel aux risques majeurs outre-mer, le 2 juillet 2019.

* 12 Réponses de la préfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin au questionnaire des rapporteurs.

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