LES CONCLUSIONS DE LA DÉLEGATION : HUIT RECOMMANDATIONS ET SIX POINTS DE VIGILANCE POUR CONFORTER LA PRÉSENCE, LA VISIBILITÉ ET LA PAROLE DES FEMMES DANS LES MÉDIAS AUDIOVISUELS

Au terme de ce travail, la délégation aux droits des femmes formule huit recommandations et six points de vigilance pour conforter la présence, la visibilité et la parole des femmes dans les médias audiovisuels.

1. Les huit recommandations de la délégation :

Recommandation n  1 : mesurer, de façon plus précise, la présence des femmes à l'antenne avec des critères qualitatifs tels que leur exposition horaire, le type d'émissions dans lesquelles elles interviennent, les sujets associés à leur présence à l'antenne, les registres d'expertise pour lesquels elles sont sollicitées, les conditions dans lesquelles elles sont amenées à s'exprimer, la qualité de leur exposition à l'antenne ou encore le différentiel entre leur temps de présence et leur temps de parole.

Recommandation n° 2 : rendre obligatoire l'affichage par les médias audiovisuels d' une progression annuelle des critères d'évaluation en matière de représentation et d'image des femmes.

Recommandation n° 3 : mettre en place, dans toutes les écoles de journalisme, des modules de sensibilisation à la lutte contre les stéréotypes sexistes et contre le harcèlement sexuel.

Recommandation n° 4 : encourager la structuration de réseaux professionnels de femmes dans le domaine des médias audiovisuels .

Recommandation n° 5 : développer la coordination entre les médias audiovisuels autour d'échanges de bonnes pratiques sur les dispositifs mis en place dans leurs structures respectives pour valoriser la représentation des femmes à l'antenne.

Recommandation n° 6 : fixer un objectif général de parité d'ici 2022 pour les éditorialistes et les intervenantes invitées en tant qu'expertes en plateau .

Recommandation n°7 : encourager les médias à se fixer un objectif de croissance régulière du nombre de réalisatrices de fictions, documentaires ou magazines d'information , afin d'atteindre, avant 2025, une proportion de 40 %.

Recommandation n° 8 : élargir le champ de transposition de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels (SMA) à la lutte contre la diffusion de propos haineux ou dégradants à l'encontre des femmes .

2. Les six points de vigilance de la délégation :

Point de vigilance n°1 : la délégation invite les diffuseurs à attacher une attention particulière aux programmes susceptibles de véhiculer une image ou des propos dégradants pour les femmes ainsi que des stéréotypes sexistes affectant la représentation du rôle des femmes, plus particulièrement dans les programmes de divertissement, lorsqu'ils sont destinés à un jeune public à des heures de forte audience.

Point de vigilance n°2 : la délégation encourage les médias audiovisuels à se doter de réels outils de prospection pour constituer un annuaire de femmes susceptibles d'intervenir en tant qu'expertes, diversifié et enrichi chaque année, sur un spectre aussi large que possible couvrant les domaines de compétences les plus pointus.

Point de vigilance n°3 : la délégation invite le service public de l'audiovisuel à réactiver, actualiser et enrichir son « Guide des expertes ».

Point de vigilance n°4 : la délégation est favorable au développement des sessions de mediatraining proposés par les médias audiovisuels pour inciter les femmes expertes à se faire connaître et à intervenir sur leurs antennes, comme le fait par exemple la BBC au Royaume-Uni. Elle invite également les médias à mettre en place un mediatraining spécifique à destination des hommes intervenant sur leurs antennes pour les sensibiliser à une expression plus égalitaire en plateau.

Point de vigilance n° 5 : la délégation appelle à mettre à l'étude , en concertation avec l'ensemble des acteurs concernés et lorsque le contexte s'y prête, la démarche de l'égaconditionnalité , qui consiste à faire dépendre le versement de financements publics ou la délivrance d'autorisations administratives du respect par les destinataires de normes d'égalité professionnelle et de parité. Dans le même esprit, elle estime nécessaire, s'agissant du financement des productions audiovisuelles, de réfléchir à l'instauration d'une politique de « malus » qui réduirait les aides versées aux productions dont les équipes ne seraient pas paritaires .

Point de vigilance n°6 : la délégation aux droits des femmes s'alarme des images dégradantes pour les femmes véhiculées par certains clips musicaux . Elle estime que de telles productions ne devraient pas bénéficier de financements publics et appelle les institutions responsables de ceux-ci à faire preuve de vigilance dans l'attribution de ces aides .

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