Réponse de Gisèle Bourquin

Madame la présidente de la délégation aux droits des femmes, chère Annick Billon,

Monsieur le président de la délégation sénatoriale aux outre-mer, cher Michel Magras,

Mesdames les sénatrices, Messieurs les sénateurs,

Mesdames, messieurs,

Chers amis,

Je suis particulièrement émue de recevoir ce prix au nom de Femmes au-delà des mers . C'est également pour moi une grande fierté de figurer dans ce palmarès qui réunit Michelle Perrot, Luc Frémiot et Grégoire Théry. Je m'adresse aux autres lauréats pour leur dire que leurs précieux travaux alimentent notre réflexion, au même titre que ceux des 75 associations de la Coordination pour le Lobby Européen des Femmes , la CLEF, dont Femmes au-delà des mers est un membre actif.

Tous les sujets concernant les droits des femmes nous touchent. Les femmes des outre-mer sont, comme beaucoup de femmes, inventives et pragmatiques. Elles font face aux mêmes difficultés que celles de l'Hexagone, cependant quelquefois exacerbées... Par exemple, l'étude d'Ernestine Ronai 13 ( * ) révèle la sévérité des violences faites aux femmes en outre-mer. Les inégalités diverses et les discriminations sont légions. À côté de la discrimination dite « ordinaire » relative aux femmes, il y a celle des origines. Il en résulte des discriminations croisées à combattre. Nous sommes heureux que la délégation aux droits des femmes du Sénat contribue, par son engagement, à faire avancer les choses.

Mon combat est non seulement de faire connaître les femmes des outre-mer, mais aussi de faire en sorte qu'elles avancent. Et qu'elles avancent avec les hommes vers l'égalité !

Faire connaître ces femmes est important, car elles ont incontestablement un « plus ». Je veux parler de leur culture, de leur éducation, de leur histoire.

Les femmes des outre-mer sont habituées à cohabiter avec différentes cultures, différentes langues.

Ces femmes - elles sont un million et demi à travers le monde - ont la chance d'être présentes sur trois océans. De par leur culture, elles apportent des réponses surprenantes et intéressantes aux questionnements d'aujourd'hui. Elles permettent un regard différent sur les choses : un regard qui peut faire avancer le monde.

Au moment où montent des relents d'extrémisme, d'ostracisme, de rejet de l'autre, on doit incontestablement s'ouvrir à l'Autre. Ces femmes nous montrent le chemin : ce sont des pionnières pour le monde de demain. Elles sont des citoyennes françaises à part entière, et non entièrement à part !

Ce prix va certainement contribuer à casser les préjugés et à mieux faire connaître les femmes des outre-mer et leur contribution essentielle à la culture et à sa transmission.

Pour illustrer la contribution des outre-mer à la culture, je voudrais signaler quelques initiatives parmi d'autres.

Yola Minatchy, réunionnaise, avocate internationale, pilote l'opération Les talents de l'outre-mer . Elle révèle des jeunes de tous les outre-mer qui excellent dans des secteurs de pointe.

Il est important pour moi de saluer ce soir la mémoire de Christiane Eda Pierre, grande cantatrice qui a fait rayonner la culture française et qui vient de nous quitter.

Enfin, Fabrice Di Falco, sopraniste, fait découvrir avec Les Voix de l'outre-mer des artistes prometteurs. Ces initiatives nous montrent que les outre-mer sont présents dans tous les domaines et que leurs talents font rayonner la France.

Merci, Mesdames les sénatrices, Messieurs les sénateurs, d'avoir inscrit Femmes au-delà des mers à ce palmarès et d'avoir ainsi donné de la visibilité à son engagement. Mais ce prix va probablement susciter des attentes, car Femmes au-delà des mers , ce n'est pas une couleur, ce sont des femmes !

*


* 13 Ernestine Ronai, Dominique Rivière, Combattre les violences faites aux femmes dans les outre-mer , CESE, délégation à l ' Outre-mer, délégation aux droits des femmes et à l ' égalité, rapport adopté le 29 mars 2017.

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