B. LES CONCOURS DE L'ETAT

Parallèlement au Territoire, l'Etat apporte également une part non négligeable de leurs ressources aux budgets des provinces et plus encore à ceux des communes.

Hors crédits contractualisés, examinés ci-après, les dotations concernées sont de deux ordres :

- le statut de 1988 confère à l'Etat deux séries d'obligations à l'égard des provinces : d'une façon générale, assurer la couverture des dépenses exposées au titre des collèges ; plus spécifiquement, compenser au profit de la province Sud une partie du manque à gagner consécutif au mécanisme péréquateur décrit plus haut ;

- les règles relatives à la dotation globale de fonctionnement (DGF) et à la dotation globale d'équipement (DGE) s'appliquent également en Nouvelle-Calédonie au prix de quelques adaptations.

1. Les obligations prévues par le statut de 1988

L'article 34 du statut de 1988 prévoit que les charges d'enseignement primaire et d' assistance médicale gratuite de chaque province sont déterminées chaque année, dans des conditions fixées par décret, par référence aux dépenses constatées antérieurement au transfert des compétences. Lorsque, pour une province, ces charges représentent une proportion du total des charges des trois provinces consacrées à ces dépenses supérieure à la part de cette province dans la dotation de fonctionnement versée par le Territoire, il y a lieu au versement d' une indemnité compensatrice à la charge de l'Etat .

Ce dispositif ne vise en pratique que la province Sud. Au titre de 1994, dernier exercice dont les résultats complets ont été transmis à votre rapporteur, la part des dépenses d'enseignement primaire et d'assistance médicale gratuite assumée par cette province dans le total pris en charge par les trois provinces était en effet de 59 %, soit neuf points de plus que la part lui revenant (50 %) au titre de la dotation de fonctionnement du Territoire.

L'indemnité compensatrice a été ainsi calculée en appliquant un taux de 9 % au montant global des charges d'enseignement primaire et d'AMG. Une somme légèrement supérieure à 1 milliard de francs CFP, soit 56,85 millions de francs français, a ainsi été versée à ce titre par l'Etat à la province Sud.

Le montant de la dotation santé-éducation a connu depuis sa création une forte croissance :

49,165 millions de francs français en 1991,

47,024 millions de francs français en 1992,

51,244 millions de francs français en 1993,

56,853 millions de francs français en 1994,

58,326 millions de francs français en 1995,

58 millions de francs français en 1996.

Le budget de l'outre-mer pour 1997 provisionne une enveloppe de 58 millions de francs pour le même objet.

L'article 36 du statut de 1988 prévoit ensuite que l'Etat verse aux provinces une dotation spécifique couvrant les dépenses de construction, d'équipement, d'entretien et de fonctionnement des collèges.

En 1990, la somme des dotations spécifiques des trois provinces devait être au moins égale au montant des crédits constatés au cours des trois exercices budgétaires antérieurs au transfert de compétences, soit 1987, 1988 et 1989.

Correspondant à une période particulièrement troublée de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, ces trois années n'ont pas été propices à la construction de collèges et constituent des périodes de faible étiage.

L'insuffisance manifeste de l'enveloppe accordée par l'Etat sur la base définie par le statut du 9 novembre 1988 a ainsi justifié, d'emblée, le versement d'une dotation complémentaire jusqu'à l'exercice 1994 inclus. La loi organique n° 95-173 du 20 février 1995 a finalement prévu la consolidation de ce supplément en disposant que " pour l'année 1995, la somme des dotations spécifiques des trois provinces est au moins égale au montant des crédits constatés en moyenne au cours des trois exercices budgétaires précédents ".

Cette somme évolue en fonction de la population scolarisable. Elle est fixée, dans la loi de finances pour 1997, à 51,4 millions de francs français (934,4 millions de francs CFP) inscrits sur le budget de l'Enseignement scolaire, auxquels s'ajoutent 6 millions de francs français au titre de l'allocation complémentaire (109 millions de francs CFP) inscrits sur le budget de l'Outre-mer (soit le même montant qu'en 1994, 1995 et 1996).

La dotation spécifique des collèges comprend une part de fonctionnement et une part d'équipement évoluant parallèlement.

Les crédits de la part de fonctionnement sont répartis entre les provinces en fonction du nombre d'élèves scolarisés dans les collèges de leur ressort et en tenant compte de la nature des enseignements dispensés et de la localisation des établissements.

La part d'équipement est répartie chaque année, par le Haut-commissaire, après avis des présidents des assemblées de province, de manière à tenir compte, à concurrence de 70 %, de la capacité d'accueil des établissements et, à concurrence de 30 %, de l'évolution de la population scolarisable 4( * ) . Priorité a ainsi été donnée à l'existant au détriment des besoins futurs.

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