2. Le Parlement européen

Le Parlement européen, également doté d'une légitimité purement communautaire, milite avec constance pour un développement des compétences de l'Union, levier pour une augmentation de ses propres pouvoirs.

Outre ces plaidoyers pour l'extension des compétences communautaires, l'attitude majoritaire du Parlement européen se caractérise traditionnellement par une orientation en faveur d'un accroissement du budget communautaire, et par une conception assez nettement " centralisatrice " de l'exercice des compétences actuelles.

Ainsi, le Parlement européen se prononce-t-il au sujet de chaque texte contre le contrôle qu'exercent les Etats membres, par le biais de comités de gestion ou de réglementation, sur les compétences exécutives de la Commission.

Les avis des commissions permanentes du Parlement européen en vue de la conférence intergouvernementale (voir le rapport PE 212-450/déf./ du 4 mai 1995) montrent clairement le poids des tendances " centralisatrices " au sein de cette Assemblée. On en trouvera une présentation en annexe au présent rapport.

La lecture de ces textes, adoptés en vue de la CIG mais qui s'inscrivent dans la continuité des positions adoptées par le Parlement européen depuis de nombreuses années, permet de constater l'orientation dominante de cette institution en faveur d'une compétence pratiquement universelle de l'Union européenne, et de la généralisation du mode de fonctionnement qui est celui du premier pilier de l'Union (sous réserve, véritable leitmotiv des textes adoptés par le Parlement européen, d'un nouveau renforcement de ses propres pouvoirs).

Par cette remarque, votre rapporteur n'entend pas condamner en bloc les propositions avancées par les commissions du Parlement européen : même si les modalités proposées peuvent paraître critiquables, l'objectif d'une meilleure efficacité dans les domaines relevant des deuxième et troisième piliers de l'Union doit notamment être approuvé. Mais on peut observer que ces positions ont un aspect systématique, presque " idéologique ", consistant à plaquer un schéma institutionnel sur le fonctionnement de l'Union sans jamais, semble-t-il, se demander quels peuvent être le meilleur échelon et la meilleure formule d'organisation pour agir. On aboutit ainsi à une vision où les Etats membres paraissent destinés à ne conserver que des compétences résiduelles (encore le Parlement européen plaide-t-il périodiquement pour que ces dernières soient attribuées de préférence aux régions...). On voit mal comment le principe de subsidiarité pourrait conserver une portée dans une telle conception du fonctionnement de l'Union.

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